Série B efficace

Ce qui frappe d'emblée en regardant cette série B appartenant au genre animalier, dans sa version horreur, c'est qu'elle pourrait difficilement être tournée de nos jours dans les mêmes conditions. En effet, il y a peu de trucages et le film prend des risques évidents, dont témoignent le réalisateur et l'acteur principal dans les bonus. Cela donne quelques séquences remarquables : le guépard poursuivant la coccinelle décapotable, les éléphants déambulant dans l'aéroport, dont certaines, peu nombreuses il faut tout de même l'avouer, ne sont pas dénuées d'intérêt esthétique. De Franco Prosperi (ne pas confondre avec Francesco Prosperi, lui aussi œuvrant dans la série B), réalisateur du célèbre Mondo Cane en 1962, film qui lança le genre du «Mondo », films documentaires sur différentes pratiques à travers le monde ayant pour but de choquer le spectateur, on pouvait craindre le pire, ce qui n'est pas le cas. Les bêtes féroces attaquent est une série B efficace et plutôt bien filmée malgré un budget assez modeste, avec quelques séquences assez surprenantes. On peut regretter une certaine complaisance pour le gore et des acteurs loin d'être au top : Lorraine de Selle assez inexpressive et Robert Aldrich, pseudonyme d'un dompteur italien devenu acteur, qui se la joue beaucoup trop décontracté tout au long du film (alors qu'il avoue en bonus qu'il a eu vraiment peur lors de certaines séquences, notamment celles avec le tigre et l'ours polaire). Mais, on le sait bien, la direction d'acteurs n'a jamais été le point fort des séries B italienne de ces années-là.