La pauvreté et la désinvolture de la réalisation, la grossièreté burlesque où s'exprime le talent limité des Charlots et de Claude Zidi confinent au style... Pour autant, sur la forme comme sur le fond, "Les bidasses en folie" donnent dans un registre comique assez misérable et franchement infantile. Les Charlots -qui n'existent que collectivement, aucun d'entre eux n'émergeant du groupe, pas même Luis Rego présent ici- personnalisent de façon caricaturale et outrancière une certaine jeunesse post-soixantehuitarde amatrice de musique pop, glandeuse, réfractaire au travail et à la discipline.
Ainsi, dans la première partie du film, les voit-on se débrouiller pour financer leur participation à un concert de village, tandis que dans la seconde, emblématique de l'antimilitarisme et de la liberté qu'ils incarnent, les Charlots conscrits sèment un vent de folie à la caserne.
On aimerait bien s'amuser avec eux de leurs pitreries et de leurs frasques, surtout dans le cadre du service militaire honni; mais, décidément, les gags sont vraiment pesants. Surtout, leur profusion empêche la moindre construction, élaboration scénaristiques, et Claude Zidi met en scène sans aucun souci de cohésion.
Enfin, Jacques Dufilho joue ici un officier grotesque et indigne de son talent.