Comme chaque matin, Chicago se réveille sous les volutes de fumée crachées par la société industrielle, la population est bouffée par la société de consommation et les clivages noirs/blancs demeurent sous l'oeil détourné des affrontements politiques. Au milieu de tout ça, Jake Blues sort de taule avec une classe terrible. Bonne nouvelle, son frère Elwood est venu le chercher: la classe double. Suit up ! Les Blues Brothers sont de retour (je cite) "on a mission from God". Afin de préserver l'église qui les a vus grandir, les frangins comptent bien reformer leur groupe mythique pour gratter du flouz. Et le reste n'est plus qu'une partie de plaisir...
Dans leur périple, ils croisent - entre autres - James Brown, Aretha Franklin et Ray Charles dans une furieuse comédie musicale mêlant grooves sulfureux et prestations scéniques endiablées. The Blues Brothers, forcément culte, est une mine de références pour le 7ème art. Bourré d'astuce et d'humour, le chef d'oeuvre ravit d'une pour sa BO démente, de deux pour la classe défroissée de ses deux protagonistes principaux. L'action n'est pas en reste: le film détient le record du plus grand nombre de voitures détruites au cinéma (je me suis retrouvé dans mes parties de GTA). La faute aux Blues Brothers qui déchaînent les foules comme les autorités, et soufflent aux populations leur vent de liberté grâce à la musique, encore et toujours.
J'ai beaucoup ri, j'me suis trémoussé, et j'veux continuer à me défouler sur le très countryversé Rawhide, sur le Boom Boom en choeur de John Lee Hooker, mais aussi et surtout sur le provocateur Everybody needs somebody to love, titre phare d'un duo unique du rythm'n blues, héros burlesques d'un film revigorant jusqu'au bout des prises. A présent c'est certain, nos petits soucis ne sont que des formalités. Au prochain que je croiserai, je lui dirai les mots blues.
Je vous laisse, je vais m'acheter une paire de Ray-ban.