Sang-Hyeon, Dong-Soo et So-Young ne sont pas des enfants de chœur, ils cherchent à vendre le bébé de celle-ci. Le personnage de So-Young est au départ décontenançant, pourquoi retrouve-elle les deux hommes après après avoir laissé son bébé? Qu'a t-elle en tête? Dans quelle situation est-elle pour agir ainsi ? Ainsi assez vite comprend-on que son abandon n'était qu'un appel au secours. Celui-ci viendra, sous la forme ambiguë de deux trafiquants de bébés, tâchant de croire, de manière quasi-thérapeutique, en leur rôle d'entremetteur entre familles aimantes et enfants délaissés; Dong-Soo a lui même grandi à l'orphelinat.
Leur affaire va suivre son cours, à mi-chemin entre le road movie cathartique et la traque policière, débordant de sensibilité et de poésie (la scène de la fleur violette sur la vitre de la policière!). Le trio ira d'une famille potentielle pour le bébé à l'autre, suivi de près par les policières espérant un flagrant délit. Le lien avec l'enquête liée au passé de So-Young en toile de fond manque parfois de clarté et complique un peu la compréhension de ses agissements. Mais tant mieux au fond, car ça ne révèle que mieux son égarement. Et c'est pleinement qu'on éprouve ses déchirements - au cours de scènes émouvantes (celle de l'allaitement par une acheteuse potentielle par exemple) - alors que l'étau de son passé se resserre vers un dénouement qu'on espère mais qu'on sait impossible.
C'est enfin avec chagrin qu'on se résigne au sort des personnages, qui après tout pourrait être pire vu le complot initial (oui c'est un conte, pas un film policier réaliste, cf le titre).
Sang-Hyeon, Dong-Soo et So-Young ne sont pas des enfants de chœur, mais trois adultes à la vie difficile et qui font ce qu'ils peuvent, comment ne pas leur pardonner?