Allez Gator !
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Tandis qu’il purge une peine de prison pour fabrication et transport de whisky clandestin, Gator McKlusky apprend la mort de son frère. Aucune preuve mais personne n’est dupe : le shérif corrompu du comté de Bogan, J.C. Connor est coupable de son assassinat. Après une tentative d’évasion qui tourne court, Gator demande à jouer les indics pour fédéraux en échange de sa libération, conscient qu’il peut atteindre le shérif – dont chacun sait qu’il perçoit des pots-de-vin pour fermer les yeux sur la fabrication d’alcool de contrebande – uniquement de cette façon-là.
C’est un vrai film de cow-boys mais avec des bagnoles et dans le bayou. Un film moite, viril, qui respire allègrement les années 70, quelque part entre Thunderbolt & Lightfoot (Cimino) et Les chiens de paille (Peckinpah) ou plutôt entre Eastwood et Bronson. L’Arkansas y tient un rôle majeur. Les chemins de terres et les chemises mouillées par la transpiration aussi. Impossible de ne pas penser à Délivrance, qui le précède d’une année seulement : On y retrouve Burt Reynolds en cowboy solitaire mais aussi Ned Beatty, qui incarne ici l’infâme shérif.
Dommage que le film soit si peu concerné si j’ose à dire, qu’il est cet aspect de revenge movie nonchalant. Il s’intéresse finalement peu à ce milieu de trafiquants de whisky, tout aussi peu qu’il s’intéresse à cette histoire de vengeance ou cette éventuelle incartade amoureuse, quant à ses poursuites de voitures, elles ont de la gueule (notamment parce qu’elles se déroulent sur des routes poussiéreuses) mais semblent souvent gratuites.
White lightning réussit son coup sur des fulgurances. L’ouverture, d’abord, incroyable : Dans les marais, deux barques dérivent. Dans l’une d’elles, deux flics. Dans l’autre, deux garçons, bâillonnés, attachés à un parpaing. Un coup de feu suffit et la barque des deux jeunes s’enfonce dans les eaux, dans le silence d’un crépuscule naissant. Son épilogue ensuite, d’un cynisme assez tonitruant, et par autres touches ici ou là.
Ajoutons trois anecdotes intéressantes : La première c’est que Steven Spielberg aurait dû réaliser ce film, qui devait être son premier (après Duel) mais qu’il choisit finalement Sugarland express. La seconde c’est que Laura Dern y joue son premier rôle, elle n’a que six ans. La troisième c’est que Tarantino, qui est apparemment fan du film de Sargent, utilise la bande originale, signée Charles Bernstein, à la fois dans Kill Bill et dans Inglourious basterds. Super bande-son, par ailleurs.
Créée
le 4 oct. 2023
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