Je reproche généralement aux productions Laika un léger manque d'émotion et un rythme laborieux, empêchant des films plus que recommandables comme Coraline ou ParaNorman d'atteindre les sommets du genre. Le constat est malheureusement le même pour Les Boxtrolls, si ce n'est plus.
Adapté du roman de Alan Snow, Les Boxtrolls souffre donc des mêmes défauts que ses ainés, aspect de plus amplifié cette fois par la faute d'un scénario décousu et peinant à passionner. L'univers décrit n'est pas suffisamment développé, tout comme la majorité des protagonistes. Faute de rythme, l'ennui guette plus d'une fois à la porte, mais est heureusement réprimé par les qualités indéniables de l'oeuvre.
A commencer par sa tenue formelle, juste éblouissante. Si l'on peut reprocher aux artistes de Laika de "tricher" en ayant parfois recours aux CGI, et préférer l'artisanat imparfait de Aardman, il faut bien avouer que Les Boxtrolls a une sacrée gueule. L'animation est d'une fluidité incroyable, les petits détails sont légions et les décors contribuent à l'ambiance gentiment pesante du film.
Les monstres du titres sont eux aussi une grande réussite, sorte de gremlins sans poils terriblement attachants et vecteur de courts instants franchement touchants. Dommage que le script ne leur rende pas véritablement justice, il y avait moyen de faire quelque chose de très émouvant avec pareil matériau de base. On appréciera cependant le doublage original, composé notamment de Ben Kingsley, de Nick Frost, de Richard Ayoade et de Simon Pegg.
Sans être un échec, loin de là, grâce à un enchantement visuel de chaque instant et à des petits monstres adorables, Les Boxtrolls montre cependant les limites d'un studio qui a encore du chemin à parcourir en terme d'émotion et de récit pour entrer définitivement dans la cour des plus grands.