Deux jeunes connards de parisiens descendent à Saint-Trop pour les vacances en compagnie de leurs jolies copines blondes mais,à peine arrivés,ils les laissent en plan pour passer la nuit à danser,boire et baiser avec une bande d'estivantes pas farouches.Leurs compagnes,vexées,se vengent en partant sur un yacht avec deux play-boys prêts à les consoler.Max Pécas,légende de la comédie franchouillarde débile,a connu une longue carrière débutant avec des polars dans les années 60,puis des films érotiques seventies avant de se consacrer à partir de 77 à la grosse comédie qui tache.Sa trilogie tropézienne se situe à la toute fin de son parcours ciné et ces "Branchés" en constituent le premier volet,qui sera suivi en 86 de "Deux enfoirés à Saint-Tropez" puis de "On se calme et on boit frais à Saint-Tropez" en 87,son ultime film.Vingt ans après Jean Girault et son gendarme,Pécas investit donc la célèbre station balnéaire méditerranéenne pour une bonne partie de rigolade.Enfin,soi-disant parce que ce festival de blagues usées ne fait pas rire du tout.Faible budget oblige,le réalisateur est aussi scénariste,dialoguiste,acteur et coproducteur en association avec son distributeur les Films Jacques Leitienne,promoteur incontournable du bis français d'autrefois.Comme il n'y a pas de petit profit son fils Michel est le monteur du film et sa fille Corinne assistante-monteuse alors que Gérard Croce,un des comédiens,est également directeur de production.L'histoire consiste en un laborieux mélange de vaudeville lourdingue et de policier atone porté par les gags les plus anciens du cinéma,si l'on excepte "L'arroseur arrosé".Tout y passe,du mec à poil bloqué hors de son appartement au pompiste qui fait déborder le réservoir parce qu'il est occupé à mater la culotte d'une cliente,en passant par les personnages jetés à la mer ou dans la piscine,le gars qui perd son portefeuille ou se prend une planche dans la gueule et l'arnaque aux faux billets de banque.On se bidonne donc grave pendant que les protagonistes sont tous victimes d'une psychologie défaillante.Les filles retrouvent par hasard leurs amis d'enfance qu'elles embrassent à pleine bouche devant leurs copains qui restent de marbre,les héros sont en couple mais laissent en plan leurs amoureuses,pourtant canons,pour aller faire la fiesta et lutiner des nanas chaudasses au point de leur tomber dans les bras en moins de cinq minutes,les belles trompées font mine de prendre leur revanche mais ne succombent pas à la tentation et vont jusqu'à pardonner très rapidement aux infidèles repentants,une mansuétude qu'on aimerait rencontrer plus souvent,tandis que le fils du trafiquant de fausse monnaie insiste de manière aberrante pour que les flics contrôlent son père qu'il croit innocent.Evidemment,cet empilage d'absurdités n'aide pas à entrer dans ce méli-mélo machiste à l'humour daté qui n'est sauvé que par les magnifiques paysages des environs de Ramatuelle et Saint-Tropez et le déluge de gonzesses à poil qui démontre que Pécas se souvient de son passage dans le ciné érotique.Les actrices sont fantastiquement galbées et se baladent en permanence topless quand ce n'est pas les fesses à l'air,l'affiche ne mentant aucunement sur ce point et illustrant une scène qui est bien dans le film.Pécas fait aussi dans le clin d'oeil subliminal avec la voisine d'Antoine qui se nomme Bardot,logique pour un film se déroulant à Saint-Trop,ou les gangsters en fuite déguisés en bonnes soeurs dans une auto volée aux religieuses,hommage probable aux "Gendarme".La plupart des comédiens sont des habitués des films de Pécas,huit d'entre eux étaient d'ailleurs dans "Belles,blondes et bronzées" deux ans plus tôt.Les vedettes sont Xavier Lepetit et Yves Thuillier,qui jouent complètement faux comme presque tout le monde ici.Le premier,beau gosse blondinet, ne fera que trois films,dont deux Pécas.....avant de continuer sous le nom de Xavier Deluc avec un certain succès.Il est marrant de voir ce crétin juvénile quand on connait Martin Bernier,le très sérieux officier de gendarmerie de la série "Section de recherches".Son acolyte est le comic relief Yves Thuillier,qui lui ne sera réellement que dans trois films,tous des navets du même genre,notamment le "Comment draguer toutes les filles" réalisé par Michel Vocoret,qui est ici un de ses partenaires.Leurs dulcinées sont interprétées par les magnifiques Olivia Dutron et Alexandra Sikorska,comédiennes médiocres mais bombasses avérées.Olivia est l'actrice fétiche du Pécas de cette période,six des neuf films ciné dans lesquels elle apparait étant signés du Maître.Alexandra est une danseuse polonaise qui tourne là sous son vrai patronyme mais est plus connue sous le pseudo d'Alexandra Lorska.Comme Dominique Guirous,qui tient ici un petit rôle,elle fit partie de la troupe du Crazy Horse Saloon avant d'intégrer l'équipe des coco girls dans les émissions télé de Stéphane Collaro.Si Philippe Klébert,Andrée Damant ou la chanteuse hollandaise Margo Verdoorn ont tourné deux fois pour Pécas,un certain Tiki Holgado y sera passé trois fois.Encore inconnu,et avant que son prénom soit réorthographié Ticky,il est alors dans les prémices d'une carrière tardive de comédien entamée à 36 ans.Il avait commencé comme musicien mais ça n'a pas marché,alors il est devenu homme à tout faire pour Claude François et Johnny Hallyday ou manager des Martin Circus,grenouillant pendant des années dans les coulisses de la chanson avant de révéler des dispositions pour l'art dramatique.Le gros Gérard Croce a quatre Pécas au compteur mais le recordman en la matière est Michel Vocoret,très vieux complice du cinéaste devant la caméra duquel il est apparu treize fois à partir de 1965.