Loin des blockbusters et des comédies romantiques stéréotypées “Les brasiers de la colère” prend comme toile de fond et comme héros les gens de l’Amérique profonde des petites villes industrielles sur le déclin. Ici Braddock en Pennsylvanie où deux frères tentent de subvenir à leurs besoins, l’un a suivi la tradition familiale en travaillant à l’usine, l’autre en fuyant cet héritage et s’engageant dans l’armée. Un accident provoqué par l’aîné va les plonger tous les deux dans les ennuis. Avec un casting trois étoiles le réalisateur portraiture avec finesse cette Amérique loin du fameux rêve américain où deux frères se raccrochent l’un à l’autre en dépit de tout. Christian Bale donne une performance tout en sobriété et en intériorisation de ce frère qui essait de rester dans le droit chemin même à sa sortie de prison. À l’inverse Casey Affleck, tout en énergie, interprète avec rage cet ex-soldat torturé par son expérience militaire et son manque de perspectives à son retour. Le dernier, mais non le moindre, est Woddy Harrelson très convaincant en cul-terreux junky pas loin d’être psychopathe L’intrigue plutôt lente laisse le temps aux personnages d’évoluer plutôt que de se lancer dans une histoire de vengeance à grands coups de flingues. Les décors naturels du film, authentique ville de Braddock et les collines de Pennsylvanie, aident bien à s’immerger dans cette histoire dans ce bout d’Amérique loin des gratte-ciels de Manhattan ou de L.A. Un drame plein d’humanité qui n’a malheureusement pas rencontré son public (comme il est d’usage de dire) surtout hors des U.S.A., mais qui pourtant est sûrement un des meilleurs films de ce genre de l’année 2014. À voir absolument si vous n’aviez pas encore eu la chance de le faire.