Les Canons de Navarone par Ciné Water
Quand on regarde un film de genre, on y reconnait ses codes, quand on en a vu un certain nombre on arrive à les prévoir.
On retrouve dès lors dans ces Canons de Navarone le principe du traitre, qu'on aura du mal à exécuter tant c'était un "bon copain". Est-ce les Canons de Navarone qui a apporté ce procédé ? Je n'en sais rien, au fond peu importe.
Si le film ne se montre pas extraordinaire pour le genre "films de guerre" et le sous-genre "commando" - dont sa suite L'ouragan vient de Navarone marque la dernière grosse production du style - il a l'honneur d'apporter un sacré casting de l'époque.
- Gregory Peck excellent dans le film Du Silence et des ombres qui est l'adaptation du classique américain Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee ou encore dans Un homme de fer mais également dans le rôle très étrange du sadique docteur Joseph Mengele, bourreau du camp d'Auschwitz dans le film Ces garçons qui venaient du Brésil, le film est lui aussi totalement surprenant.
- Irene Papas (Zorba le Grec de Michael Cacoyannis, Z de Costa Gavras)
- Anthony Quinn (Zorba le Grec, Lawrence d'Arabie, Viva Zapata !)
- David Niven (La Panthère Rose, Le Cerveau, les 55 jours de Pekin)
ou encore :
- Richard Harris qu'on a pu voir récemment en tant que Marc-Aurèle dans Gladiator ou encore comme Dumbledore dans les Harry Potter
- Anthony Quayle un acteur anglais ancien officier durant la seconde guerre mondiale (Lawrence d'Arabie, La chute de l'empire romain).
Les Canons de Navarone dispose également d'une musique très efficace d'un Dimitri Tiomkin ("Le Train sifflera trois fois", "Les 55 jours de Pekin", "La chute de l'empire romain") et du scénario de Carl Foreman. Foreman était blacklisté à l'époque du maccarthysme, la chasse aux communistes, qui a pourri la vie des USA de 1950 à 1954 et jusque dans les années 60 à Hollywood où la traque fut particulièrement forte et efficace. Foreman fait une sublime critique de ce procédé dans le sublime "Le train sifflera trois fois" avec Gary Cooper.
Le film pâtit néanmoins d'une grande longueur et d'effets spéciaux un rien vieillots malgré l'Oscar de l'époque.
Précision, l'île de Kéros et le détroit de Navarone n'existent pas. L'histoire est purement fictive mais pourrait s'inspirer un peu de la bataille de Léros d'où le rapprochement des deux noms.
Les Canons de Navarone donnera lieu à une suite, L'ouragan vient de Navarone en 1978. Le film reprend les personnages de Mallory (Peck) et Miller (David Niven) avec pour remplaçants Robert Shaw et Edward Fox auxquels on y ajoute - entre autres - Harrisson Ford. Suite qu'avec grand étonnement je préfère, bien moins prétentieux, plus drôle et très efficace pour un film du genre.