"Les centurions" est un film de guerre qui se déroule en Indochine (la fin de la bataille de Dien Bien Phu) puis en Algérie réalisé par Mark Robson, spécialisé dans les films d'action. Le film est tiré d'un roman de Larteguy : il faut donc d'abord s'attendre à un film de guerre et d'action et moins à un film d'Histoire même si j'ai l'impression qu'il n'y a pas de grosses invraisemblances.
Plusieurs caractères s'affrontent durement : d'abord l'impressionnant colonel Raspeguy incarné avec brio par Anthony Quinn sous les ordres de qui on trouve un officier idéaliste (A. Delon), un officier sans scrupules (M. Ronet) et un ancien officier français d'origine algérienne passé au FLN (G. Segal). Toutes ces personnes se sont connues et appréciées en Indochine.
Mais l'Algérie n'est pas l'Indochine : plus proche de la métropole, peut-être, avec des enjeux majeurs et passionnés (ou passionnels) qui vont remettre en cause les amitiés et la confiance des uns envers les autres.
Le film montre très bien que la guerre se mène, bien sûr, sur le terrain mais aussi dans les salons ou les ministères et même les alcôves. Et sur le terrain, il est parfois difficile de ne pas se salir les mains surtout dans un pays déchiré entre des gens qui luttent pour leur indépendance ou souveraineté et d'autres qui s'accrochent au pays où ils vivent depuis plusieurs générations .
En filigrane, une réflexion est menée à propos de la valeur d'un engagement (militaire mais pas que), ses limites et l'objectif qu'on y associe.
En définitive, c'est un bon film de guerre, efficace, intéressant par le fait de voir la guerre d'Algérie à travers le regard - professionnel - des hommes du colonel Raspeguy