En repoussant les limites du malaise et de l'horreur hors-champ, Pascal Plante, que le public français mérite de connaître, questionne nos fascinations morbides et nos pulsions scopiques, nos définitions de la vérité et les limites de notre humanité en faisant se téléscoper nos identités troublées, physiques mais surtout numériques, qui disent peut-être bien plus de notre intimité lorsqu'elles sont exhumées.
Le cliché glaçant et horrifique qu'il prend de notre époque bousculée, toute incarnée par son personnage central mystérieux et complexe (incroyable performance de Juliette Gariépy), lui permet de renouveler d'un même geste audacieux de retournement le genre du film de serial killer.
Et de proposer une expérience cinématographique étouffante, quelque peu traumatisante et paradoxalement hypnotisante.