"Les chariots de feu" est le film dont tout le monde parlait au début des années 80 sauf moi car je ne l'avais pas vu. Il a fallu que j'achète le DVD il y a quelques années pour enfin voir le film dont tout le monde avait parlé (sauf moi).
Tout le monde le sait mais ce film, c'est deux choses : un film sur la course à pied et une musique de Vangelis que tout le monde (cette fois-ci, même moi) a un jour entendu que ce soit dans une pub, dans un hyper marché ou dans des jingles d'émission télé.
Le film sur la course à pied : en fait, c'est l'histoire vraie de deux jeunes hommes, britanniques, des années 1920 à 1924 qui sont des sprinters et dont l'objectif est de participer aux jeux olympiques de 1924 à Paris. Mais le film est en fait beaucoup plus que cela par la personnalité des deux hommes et par la portée que le réalisateur a voulu donner au film.
Le premier, Eric Lidell, est un écossais, fervent pratiquant protestant presbytérien, surnommé "l'écossais volant". Ses convictions sont telles qu'il déclarera forfait pour l'épreuve du 100 m aux JO au motif qu'elle a lieu un dimanche et se repliera sur le 400 m.
Le deuxième, Harold Abrahams, est juif, fils d'un émigré lithuanien. A travers le sport, son objectif est de dépasser cet anti-sémitisme larvé qui ne dit pas son nom et qu'il ressent à chaque instant. Son objectif est la pleine intégration à la population britannique. Quel meilleur moyen d'atteindre son but sinon de courir sous le drapeau britannique et d'y apporter une médaille !
Le message subliminal du film c'est l'esprit des sportifs de cette époque qui est complètement cohérent avec les valeurs de l'olympisme qu'on pourrait penser un peu oubliées aujourd'hui. Voilà deux personnes qui vont tout faire pour se dépasser dans un geste amateur et gratuit. Eric Lidell, une fois son exploit réalisé, rentre chez lui puis part comme missionnaire en Chine. Son exploit sur 400 m est un exploit purement personnel qu'il ne cherchera pas à "valoriser". Mieux, ses convictions font qu'il se permet un forfait sur une course faisant passer Dieu avant sa patrie. De même, un entraineur de l'équipe rivale américaine lui fait passer avant la course un message d'encouragements. Une scène intéressante sur le dépassement de soi est la reproduction d'une course – véridique – où Lidell se casse la figure pendant une course et se relève, la rage au cœur, puis reprend les 10 ou 20 mètres de retard avant de gagner et de s'écrouler.
Harold Abrahams, quant à lui, après son exploit d'outsider sur 100 m face à une équipe américaine favorite, rentrera chez lui pour reprendre simplement son travail dans les affaires de son père. Son objectif d'intégration étant atteint, lui non plus ne cherchera pas à tirer de la valeur de l'épreuve. Une scène intéressante sur l'esprit de "gagne", c'est sa rage après sa défaite dans une course locale contre Lidell qui le transforme en un autre homme.
Maintenant après tous ces aspects très positifs, nous dirons que la réalisation de Hugh Hudson est largement perfectible et ne me parait pas vraiment à la hauteur. Les transitions d'une scène à l'autre, d'un personnage à l'autre ne sont pas terribles voire plutôt inexistantes rendant le propos confus … Il en est de même de certaines scènes qui s'étirent en longueur sans grand intérêt. Même les courses ne sont pas filmées de façon à dégager du suspense. Y compris la course où Lidell tombe dont on parvient seulement à comprendre qu'il a rattrapé tout le monde. Il en résulte un film pas aussi passionnant que les thématiques abordées pouvaient laisser espérer.
Reste la musique et notamment les génériques d'entrée et sortie où on voit des sportifs courir au bord de la mer avec la musique planante de Vangelis.