En près de quarante ans de carrière, essentiellement consacrée à la télévision, Don Medford a signé deux films (sortis en plus la même année) ; la suite de Dans la chaleur de la nuit, et celui-ci, qui est un western dans la droite lignée de La horde sauvage.
Oliver Reed joue un bandit qui, avec sa bande, capture une institutrice (Candice Bergen) dans la but de lui apprendre à lire. Problème, cette femme est celle du chef de la région, incarné par Gene Hackman, qui va se mettre en tête de pourchasser ces voyous, notamment à l'aide d'un nouveau fusil à lunette qui permet de tirer de très loin...
Dans sa violence, très marquée, et sa noirceur, le film imprime de sa patte (de cheval) les années 1970, avec cette sècheresse dans le ton, des gens bien crasseux, où le sexe y est sale, et où la mort y est montrée de façon frontale. On est loin de l'héroïsme des films avec John Wayne, la rédemption n'existe pour ainsi dire pas chez les hommes, héros ou voyous.
C'est un film très surprenant où si, au départ, le méchant, joué par l'excellent Oliver Reed, est vraiment une ordure, avec scène de viol à la clé, les rôles vont peu à peu s'inverser avec une femme tombant amoureuse de son ravisseur et son mari, le génial Gene Hackman, va être un véritable sadique avec ses proies, les laissant crever sous un soleil de plomb quand il les atteint avec son fusil. On pense d'ailleurs, à des parties de chasse, d'où le titre original du film.
De plus, on se rend compte que si il veut sauver sa femme, c'est plus dans l'espoir qu'elle n'accouche pas d'un bâtard, car il se doute bien qu'elle va y passer.
Quant à Candice Bergen, qui tourna ce film après Soldat bleu, autre western bien dur, elle est excellente également, car on la voit véritablement changer au cours de l'histoire. Au départ, elle tente plusieurs fois de fuir, puis va s'attacher à son ravisseur qui compte se servir d'elle pour apprendre à lire, puis va finalement rejoindre son côté quand elle va voir l'horrible facette de son mari...
Autre chose qui m'a étonné, c'est de voir des gens agoniser , on voit très souvent ça dans le film, avec de longues secondes où les personnages semblent souffrir, puis donnent l'impression de mourir devant nous, comme un homme qui va se faire tirer dans l’œil, puis agoniser, en ne montrant que ses jambes prises de convulsion, puis passer ad patres. Les victimes à cheval sont souvent montrées au ralenti, une fois encore à la Peckinpah.
Les charognards a été pour moi une grosse surprise, et un mystère total sur les raisons qui ont pu emmener un stakhanoviste de la télévision d'accepter un tel projet. Mais tant mieux, car ça reste un film méconnu et une grande réussite dans les western post-Horde sauvage?