Western très original que ce Chasseurs de scalps. Burt Lancaster, un trappeur bourru et solitaire, se retrouve acoquiné avec un esclave noir (Ossie Davis, vu dans le Cardinal) que des Indiens lui ont échangé de force contre ses fourrures.
La problématique de l'esclavage n'est pas si courante que ça dans les westerns, et pour cause, historiquement il y avait peu de Noirs dans l'Ouest américain.
Le trappeur, étant d'un naturel têtu, n'aura de cesse durant tout le film de vouloir récupérer ses foutues fourrures. Entre-temps, les Indiens auront été zigouillés par une horde de bandits pas vraiment indian friendly (d'où le titre les Chasseurs de scalps) avec à leur tête, je vous le donne en mille, l'infâme Telly Savalas.
Ladite bande de joyeux drilles pique les fourrures et l'esclave du bon vieux Burt, qui se met en tête de les récupérer. S'en suit une traque dans les montagnes et moult péripéties, vous vous en doutez.
Le rythme est excellent, l'humour est omniprésent (running gags, excellents dialogues, sans oublier Jolly Jumper) et le sujet du racisme est plutôt traité avec finesse (le Noir éduqué mais inadapté au Far West face au Blanc inculte mais qui ne fait qu'un avec la nature, paf match nul). Les seconds rôles sont aux petits oignons, Telly donc, et la disgrâcieuse Shelley Winters, parfaite en greluche du gros méchant.
Par ailleurs, on ne peut s'empêcher de penser à Jeremiah Johnson du même Sidney Pollack, réalisé quatre ans plus tard. Pour le côté trappeur solitaire, j'entends.