L'avis du poilu
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Un père sous les ordres de son fils.
Des allemands réduits à des silhouettes, voire à des outils, des objets de guerre (Le mot allemand n'apparaît d'ailleurs dans aucun dialogue : c'est bien la guerre de 1914-18 mais il y a abstraction de l'ennemi, d'où une action militaire rendue quasi mécanique, des sentiments envers l'ennemi rendus bruts, une motivation sans motifs, aveugle, ce que confirme et cristallise la fin du récit où Laroche est conduit par son père, comme un aveugle par un paralytique.
Des situations traitées toujours par l'oblique (pudeur, retournement de stratégies, double entente, etc...) et qui peuvent toujours se résumer à une question forte (la plus intéressante et la plus humaine possible) qui serait l'enjeu de chaque scène, cette scène étant elle-même la plus souhaitable pour que le film avance comme une roue perpétuelle.
D'ailleurs, au-delà de la question de savoir qui aura la femme, c'est cette question de la perpétuation d'une fonction, d'un discours fixé, qui conclut le film. Pour la troisième fois, on entend le même discours aux nouvelles recrues, mais cette fois-ci par Denet qui a pris la place de Laroche, sacrifié et aveugle. La femme aussi est avec lui, en retrait à la fenêtre qui écoute, mais la question de la femme n'apparaît maintenant que comme une des portes qui mène à la question centrale: celle de continuer à tout prix une fonction existante, perpetuum mobile.
Une June Lang, pas très bonne actrice, ni très authentique infirmière, mais néanmoins parfaite. La première scène serait d'ailleurs l'illustration de la question de premier ordre lorsqu'on voit une fille pour la première fois : est-ce une putain ou une femme du monde ? Sans bien sûr en dire un seul mot mais en en proposant une translation visuelle et dramatique vivante, originale et excitante.
En plus de son titre proche, il y un enchaînement de mouvements et de plans dont Kübrick a dû se souvenir.
Un geste extraordinaire (entre autres) : un homme apporte des casques en métal [passage d'une guerre à l'autre...] aux hommes dans la tranchée, ils lui font remarquer ce bruit sourd sous leurs pieds puis lui disent que ce sont les allemands qui sont en train de creuser un tunnel pour déposer une mine. Le livreur de casques s'enfuit à toutes jambes (un peu caricaturé), le sergent fait de l'humour sur le fait qu'on leur apporte des casques pour la tête alors que le danger est en train de venir sous leurs pieds. Il prend alors un casque, le pose renversé comme un pot de chambre sur sa chaise et s'assoit dessus...
Créée
le 12 sept. 2015
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