Peter Weir revient et c'est pour nous claquer un film sur les camps de concentration : la poisse ! Voilà en tout cas ce que je me suis dit lors des dix premières minutes du film, craignant même que ces "chemins de la liberté" ne se limitent qu'à cette simple peinture misérabiliste d'une période déjà maintes fois traitée au cinéma. Heureusement – je dirais même plus « ouf ! » – la brochette de héros que l'introduction constitue se lance vite dans une évasion et alors là, l'aventure commence. Or, certes cette aventure est lente, offrant peu de rebondissements, mais j'avoue qu'elle a su me conquérir petit à petit... Tout d'abord, il y a cette aventure qui se déroule au rythme du passage des paysages, comme si le décor était un ressort dramatique en lui-même qui joue sur la révélation qu'on a des principaux personnages, un petit peu à l’image du très bon "Seraphim Falls" dont il semble s'inspirer... Mais à dire vrai, c'est surtout la profondeur que Peter Weir sait donner à ses personnages qui a fait que j'ai fini par me laisser séduire par cette grande épopée. Il faut dire qu'en plus d'une mise en scène remarquable de pertinence et d'élégance (toujours dans le juste ton et la juste mesure) il y a des interprètes à gueules qui savent porter la chose sur leurs épaules. Je citerais volontiers Ed Harris et Saoirse Ronan car j'ai été très heureux de découvrir qu'ils étaient dans ce projet, mais à dire vrai, les autres ne sont pas à la peine non plus, loin de là. Alors au final, j'avoue me retrouver dans une drôle de position face à ces étranges "chemins de la liberté" car je suis passé de l'ennui de la première demi-heure, à la tolérance de la seconde, jusqu'au plaisir simple mais sincère qu'a suscité progressivement chez moi la deuxième moitié. Le pire, c'est que j'en suis sorti de ce film en me disant que c'était sympa mais que je ne le regarderai certainement pas une seconde fois et là, le soir même, je ne suis plus aussi catégorique... Donc dans l'enthousiasme je me lâche, et je pense que le temps passant saura me confirmer un tel sentiment. En tout cas, de votre côté, si vous comptez découvrir ce film parmi les plus simples et sincères qui soient, ne tardez pas, car il n'est pas sûr que cette belle aventure humaine reste bien longtemps dans les salles obscures...

Créée

le 21 oct. 2017

Critique lue 183 fois

2 j'aime

Critique lue 183 fois

2

D'autres avis sur Les Chemins de la liberté

Les Chemins de la liberté
FPBdL
9

Critique de Les Chemins de la liberté par FPBdL

Le synopsis parle d'aventure, campée en pleine seconde guerre. Un groupe s'évade d'un camp de travail perdu dans la neige sibérienne et s'engage dans un périple de 10.000km au travers des plaines de...

le 26 mai 2013

25 j'aime

4

Les Chemins de la liberté
guyness
5

Tous les chemins mènent au somme.

Le réalisateur ? J'aime beaucoup. L'histoire ? Hallucinante. Les acteurs ? Très bons ! Les images ? Magnifiques ! Les premières scènes ? Réussies ! La tension ? Nulle. Le suspens ...

le 17 juin 2011

24 j'aime

2

Les Chemins de la liberté
Galadriel
7

Révise les dates historiques, avec Peter Weir.

Les plans "date majeure en rouge et images d'époque pour bien te resituer le contexte historique au cas où tu croirais que le goulag c'était en 1789". Les scènes "je tends la main vers ma maison en...

le 28 févr. 2011

15 j'aime

Du même critique

Tenet
lhomme-grenouille
4

L’histoire de l’homme qui avançait en reculant

Il y a quelques semaines de cela je revoyais « Inception » et j’écrivais ceci : « A bien tout prendre, pour moi, il n’y a qu’un seul vrai problème à cet « Inception » (mais de taille) : c’est la...

le 27 août 2020

238 j'aime

80

Ad Astra
lhomme-grenouille
5

Fade Astra

Et en voilà un de plus. Un auteur supplémentaire qui se risque à explorer l’espace… L’air de rien, en se lançant sur cette voie, James Gray se glisse dans le sillage de grands noms du cinéma tels que...

le 20 sept. 2019

207 j'aime

13

Avatar - La Voie de l'eau
lhomme-grenouille
2

Dans l'océan, personne ne vous entendra bâiller...

Avatar premier du nom c'était il y a treize ans et c'était... passable. On nous l'avait vendu comme l'événement cinématographique, la révolution technique, la renaissance du cinéma en 3D relief, mais...

le 14 déc. 2022

161 j'aime

122