Le Camelot du Roi
C'est un peu triste à dire, mais dans la grande famille des films médiévaux en technicolor de Richard Thorpe avec Robert Taylor, celui-là accuse plus difficilement le coup pour des redécouvertes...
Par
le 17 nov. 2013
30 j'aime
7
La légende du roi Arthur a beaucoup inspiré le cinéma puisque dès 1921, on comptait déjà une adaptation. Ici, comme Excalibur, le film de Richard Thorpe met en scène Arthur et Guenièvre, Lancelot, Perceval, Morgane et Modred d'après "la Mort d'Arthur" de sir Thomas Mallory, mais contrairement au film de John Boorman qui est une relecture ambitieuse, c'est avant tout un film d'aventure très hollywoodien destiné à être mis en valeur par l'écran large et le Technicolor (premier film en Cinemascope de la MGM), une spectaculaire illustration de la légende d'Arthur dans l'Angleterre du VIème siècle, au tournant des anciennes religions païennes et de la chrétienté. Une illustration brillamment dirigée, pleine de panache et riche en combats farouches, qui alternent avec des scènes plus romantiques décrivant l'amour impossible entre Lancelot et la reine Guenièvre. Tout ceci est arrangé à la sauce hollywoodienne, et enrobé dans un écrin musical prestigieux et noble signé par l'inusable Miklos Rosza, spécialiste des partitions ronflantes pour les fresques historiques de la MGM ; rappelons-nous Ben-Hur ou Ivanhoë, sa partition est ici pleine de majesté.
La qualité du casting s'ajoute au soin de cette production : aligner Mel Ferrer en roi Arthur, Ava Gardner en Guenièvre, Stanley Baker dans le rôle du perfide Modred, le vieux et fidèle Felix Aylmer en sage Merlin, et Robert Taylor en Lancelot, relevait presque de l'exploit en 1954. Considéré comme le symbole du preux chevalier depuis Ivanhoë tourné l'année précédente, Robert Taylor détestait pourtant ces personnages en costumes et en armures, ce n'est que pour faire plaisir à Dore Schary, responsable de la production à la MGM qu'il accepta de jouer ces rôles, et d'ailleurs , il remettra ça une troisième fois l'année suivante avec Quentin Durward d'après le roman de Walter Scott, où il retrouvera encore une fois Richard Thorpe à la réalisation. Avec les Chevaliers de la Table Ronde, ce dernier signe un film un peu en-dessous de Ivanhoë qui reste son chef-d'oeuvre, mais ça reste indéniablement un beau spectacle coloré, passionnant et plein de péripéties.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les Meilleurs films du Monde médiéval, Les duels marquants du cinéma, Les grands films d'aventure, Les meilleurs films se déroulant au Moyen Âge et la Table Ronde : variations
Créée
le 1 mars 2017
Critique lue 1.1K fois
12 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Les Chevaliers de la Table ronde
C'est un peu triste à dire, mais dans la grande famille des films médiévaux en technicolor de Richard Thorpe avec Robert Taylor, celui-là accuse plus difficilement le coup pour des redécouvertes...
Par
le 17 nov. 2013
30 j'aime
7
La légende arthurienne est constituée de nombreuses légendes regroupées en une. La fée Morgane aurait son origine du côté de l'Irlande. La fée Viviane serait le produit de mythes romano-celtes...
Par
le 1 mars 2017
20 j'aime
3
En 1953, l'équipe du succès Ivanhoé reprend du service, avec Robert Taylor toujours dans le rôle principal et à ses côtés le plus bel animal du monde (non, pas Berrick) remplaçant la plus belle femme...
Par
le 6 avr. 2013
20 j'aime
2
Du même critique
Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...
Par
le 6 avr. 2018
123 j'aime
98
Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...
Par
le 10 juin 2016
98 j'aime
59
On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...
Par
le 4 déc. 2016
95 j'aime
45