C'est l'histoire de deux frères, l'un qui vit d’expédients et de larcins, l'autre de foot et de l'amour qu'il porte à leur belle voisine. Ils vivent dans un bidonville proche de Casablanca, avec un père dépressif, un autre frère autiste et une mère qui essaye de garder la famille unie, malgré la pauvreté de leurs vies.

Une tragédie tirée d'un histoire vraie, celle d'attentats suicide à Casablanca, ou dès les premiers mots du film, l'on sait ou l'on va, mais pas comment ils vont en arriver là. Le parcours de ces deux frères, les humiliations subies dû à leur statut social, ce besoin de s'échapper de ce quotidien, de cette pauvreté par le biais de drogues ou d'alcools, de cette histoire d'amour sans issue, de ce besoin d'exister, qui va être exploité par des extrémistes, qui font leur "marché" auprès des pauvres, de ceux qui sont perdus, en manque d'éducation de repères, de structures, les laisser pour compte, qui trouvent une raison d'être en semant la mort.
Le sujet est difficile, il est ici abordé subtilement, on ne juge pas, on montre, pas besoin de gros sabots, d'une musique qui te fait comprendre que là, c'est triste ou là, c'est encore plus triste. Nabil Ayouch filme efficacement, ses survols du bidonville ou ses plongées vers le ballon de foot, sont magnifiques, jamais superflu, tout en finesse. Ces enfants qui grandissent avec des rêves et qui finissent endoctrinés, motivés par les mille vierges qu'ils vont retrouver au paradis, se posant à peine la question de savoir qui ils vont vraiment tuer, sans penser à leurs familles, manipulés par des illuminés qui parlent au nom de dieu, qui prennent le 11 Septembre en exemple et se victimisent, pour mieux enfoncer leurs messages de haine dans la tête de ses âmes perdues, pensant agir pour le bien.

Une histoire prenante, des destins brisés par la folie des hommes, aussi bien ceux qui les ont laissé sur le côté, pourrir dans des bidonvilles, que ceux qui ont exploités leurs misères, confirmant que malheureusement, l'homme est un loup pour l'homme, constat pessimiste d'une société en perte de valeurs.
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le 2 mars 2014

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Laurent Doe

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