Les Chinois ont envahi l'Europe, la France et Paris. L'armée rouge défile et s'installe dans la capitale comme aux mauvais jours de l'Occupation.
Satirique et impertinente, la comédie de Jean Yanne est tout à la fois un rappel corrosif des comportements français de la Collaboration (corps constitués et individus, Yanne incarnant lui-même un type qui s'enrichit grace à l'occupant) et une charge contre la doctrine communiste, deux thématiques où l'auteur stigmatise la franchouillardise.
A priori, le film n'est pas sans ambition. La réalisation se dote d'une figuration assez nombreuse, investit certains sites de Paris, met en scène, au coeur du film, un long ballet dans lequel la Chine maoïste s'approprie la Carmen de Bizet. Ces grands moyens n'empêchent pas le film d'être mauvais. Et décevant, parce que j'attendais mieux de la truculence et de l'audace de Jean Yanne.
D'abord son humour est pesant parce qu'il s'exprime à travers des figures caricaturales trop grossières ou complaisantes pour avoir le moindre impact. Ainsi, même la prestation de Bernard Blier, dans le rôle court de Président de la République, semble terne.
Et puis, la mise en scène est franchement médiocre, superficielle et inélégante. Elle est même parfois pompeuse à l'image de ces plans-séquences sans énergie, parfaitement inappropriés au style et au ton de la farce. Jean Yanne est dans son rôle de trublion anar mais s'affranchit de la rigueur et de l'application que nécessite aussi le genre comique.