Cette comédie dramatique adaptée du film La Cage aux rossignols raconte l’histoire d’un professeur de musique devenu pion dans un pensionnat répressif de 1949. En initiant les enfants au chant, le nouveau pion parvient à changer la vie morose au pensionnat.
Personne ne peut être passé à côté de cet immense succès français de Christophe Barratier, ayant réalisé huit millions et demi d’entrées, tout de même. En ce qui me concerne, je dois dire que je n’étais pas particulièrement convaincu par ce film la première fois que je l’ai vu, mais aujourd’hui que je le visionne à nouveau, je lui trouve un nouvel intérêt.
Mais commençons par ce qui ne va pas. Cette histoire d’enfants terribles aidés par la musique est d'une grande tendresse et d'une poésie évidente, mais elle repose sur des ressorts scénaristiques trop pratiques, et pas toujours des plus recherchés. Le scénario manque d’énergie, et le dénouement est plutôt mauvais, plat, et sans surprise. Les personnages sont extrêmement caricaturaux, surtout le directeur du pensionnat qui a été écrit pour apparaître le plus antipathique possible. C'est peut-être la raison pour laquelle j'ai autant de mal avec François Berléand (même si en définitive c'est l'acteur le plus remarquable du casting). Les acteurs ne sont pas très efficaces. Gérard Jugnot est un acteur plus que confirmé, mais son jeu manque de nuances. Il est un peu éteint, franchement pas exceptionnel. Je l'aime bien, mais je ne le trouve pas très bon. Jean-Baptiste Maunier, la véritable star du film (mon correcteur a visé juste et a corrigé le mot "star" en "tare"), n’est carrément pas mieux. Pour commencer, il est loin d’avoir une gueule d’ange comme le décrivent ses professeurs. Mais surtout, il n’a aucun jeu d’acteur. Je pourrais être indulgent étant donné qu’il est très jeune sur ce tournage, mais tous les enfants de ce film bénéficiant d’une ligne de texte s’avèrent plus convainquant que lui. Certes, il chante divinement bien, mais pour ce qui est du reste, ça ne fonctionne pas. Je suis désolé pour lui, mais à chaque fois que je vois ce film, je me dis qu’il y a eu une erreur de casting grossière.
Voilà toutes les raisons pour lesquelles je n’étais pas particulièrement convaincu par ce film. Reste qu'il bénéficie de belles qualités, à commencer par le cadre spatial et temporel qui ravira les partisans du « C’était mieux avant… », mais qui nous permet surtout de découvrir la rigidité d’un contexte et d’une époque (les années 1950, si je ne dis pas de conneries). Les chansons du film sont vraiment sympas, ce chœur de voix d’enfants nous prend aux tripes. Le film ne manque pas d’émotions, c’est un drame facile, mais efficace. Le rythme est prenant, on ne s’ennuie jamais. Autant de qualités qui justifient de l’intérêt certain de l’œuvre, et qui l’inscrivent parmi les plus belles productions françaises, malgré mes nombreux reproches.