Ce film, vu hier soir à la TV est une très bonne adaptation du roman de Karine Tuil.
Si Yvan Attal choisit d'épurer le récit c'est pour mieux dessiner une problématique dont chaque personnage illustre un aspect sans qu'il soit possible au spectateur d'avoir une conviction définitive.
A la lecture du roman (il y a quelques années) j'avais déjà été marqué par l'impossibilité d'effectué une condamnation définitive de l'un ou l'autre des deux protagonistes.
Le jeune Alexandre disait avoir compris que la jeune Mila était consentante.
Et la jeune Mila affirmait avoir été violé sous l'emprise de la peur.
Et au final il n'était pas possible de complètement trancher en faveur de l'un ou l'autre. Le sentiment de justice se disputant au désir de compassion, on se trouvait au prise avec un complexe sentiment d'impuissance.
Si le film, conserve totalement cette dimension des choses il présente le mérite en atténuant plusieurs aspects du récit de mettre en valeur, de surdessiner, l'attitude de personnages secondaires (les parents) qui du coup apparaissent comme des acteurs actif du drame qui s'est joué.
Le père d'Alexandre monstre d'égoïsme qui ne prend pas la peine de venir l'accueillir à l'aéroport, ne vaut finalement pas mieux que la mère qui lors d'une soirée transforme son fils en singe savant en l'exhibant devant son compagnon et sa belle fille. (cf: la séquence où elle exige qu'il joue du piano alors que visiblement il n'en a pas envie). Quand le numéro de cirque est terminé le père de la jeune fille et la mère du jeune homme, s'entendent pour expédier les deux jeunes gens à une soirée histoire de rester ensemble.
Si l'on ne peut leur reprocher de ne pouvoir anticiper les conséquences, il n'en demeure pas moins qu'à aucuns moments ils ne se sont préoccupé du désir de leurs enfants. Alors que Mila a clairement précédemment exprimer sa fatigue et qu'Alexandre a montrer son ennui.
La séquence du procès renforce cette impression.
Alexandre continue à ne rien comprendre malgré une certaine bonne volonté intermitente.
Mila exprime sa douleur.
Le père continue à s'enfermer dans son cynisme
Et la mère finalement ne parle que d'elle même.
Face à celà la justice ne peut faire que l'aveu de son impuissance. A l'image du réquisitoire du procureur qui propose une quote mal taillé en guise de peine qui ne reparera rien car le lieu de la réparation ne se trouve pas là même si le passage par la justice est indispensable.
Un film et un roman qui présente de manière simple un problème complexe. Merci à l'auteure et au réalisateur d'ainsi nous dire que souvent rien n'est si simple qu'ont le crois et que face à la complexité des situations humaines il est vital de se questionner de se remettre en question et d’accepter autant sa part d'ombre que son impuissance.