Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait: La vie tumultueuse des amours parisiens

35eme film de l'année 2021 et rattrapage de ce film français jouissant d'une bonne réputation.

On suit l'histoire de Daphné, enceinte de trois mois, qui est en vacances à la campagne avec son compagnon François. Il doit s’absenter pour son travail et elle se retrouve seule pour accueillir Maxime, son cousin qu’elle n’avait jamais rencontré. Pendant quatre jours, tandis qu'ils attendent le retour de François, Daphné et Maxime font petit à petit connaissance et se confient des récits de plus en plus intimes sur leurs histoires d'amour présentes et passées…

C'est l'archétype du cinéma parisien dont beaucoup en sont rebutés. Ici, vous avez droit à tout l'attirail avec une multiplication des ping-pong verbaux (fleurtant parfois avec de la diarrhée verbale) conduisant à des tunnels de pensées en vase clos débouchant eux-mêmes sur des envolées lyriques légèrement pompeuses. Les sujets de prédilection étant bien entendu les amours, tromperies, mensonges sur fonds de grands appartements parisiens. Nous sommes bien loin de la populace mais ce n'est pas du tout le but.

Une fois les bases posées, la grande question est est ce que c'est bien fait?

La réponse est oui.

La narration alternée permet une bonne imprégnation du spectateur dans le récit tout permettant une empathie certaine avec l'ensemble des personnages se complétant assez bien et ayant d'ailleurs tous une certaine épaisseur et intérêt au récit.

Leurs histoires sont toutes à minima intéressante à suivre et permettent l'avancement de l'histoire. Ces personnages étant bien interprétés par un casting concerné et de très bonne facture.

D'ailleurs, Camélia Jordana ne cesse trouver sa légitimité et son importance dans le paysage cinématique français. Quelle trajectoire pour cette jeune femme quand on y pense!

Au niveau technique, le réalisateur nous propose visuellement une assez grande diversité des décors, le plus souvent à travers des images chaudes et très éclairées avec parfois une lumière éblouissante rappelant ainsi quand il le faut, une légère mélancholie, symbolisé par cet endroit bucolique hors du temps où de prime abord la vie semble plus simple pour les protagonistes.

Au niveau sonore, nous avons droit à tout le répertoire de la musique classique d'un fan du genre mais à contrario d'un Godard dont la seule partition dans son film "Le mépris" a été saigné jusqu'à l'os quitte à devenir étouffante, la BO de ce métrage magnifie le récit et s'adapte parfaitement à la situation.

C'est en fin de compte un film assez bien maitrisé dans l'ensemble avec de bons interprètes mais étant donné qu'il correspond à l'archétype même d'un genre de niche qui n'est en soit pas nécessairement ce qui fait le plus vibrer, je ne peux que mettre une note relativement modeste au métrage bien que je n'ai pas passé un mauvais moment.

A découvrir pour les curieux et les fans de ce genre de cinéma bourgeois parisien.