La Qualité française au pire. Dialogues ampoulés et sentencieux frisant le proverbe crétin, reconstitution pataude annihilant toute mise en scène, acteurs en roue libre. Seule Madeleine Robinson s'en sort, parce qu'elle hérite d'un personnage miraculeusement bien écrit, ambivalent. C'est un des plus mauvais Jean Marais des années 40. Quand les films le tirent vers son androgynie c'est souvent fort (LE LIT À COLONNES, CARMEN et les Cocteau), mais ici le rôle le pousse à surjouer une virilité militaire impossible. La dernière partie (avec les amants/ennemis réunis dans la ferme assiégée) tente un romantisme parfaitement grotesque, jusqu'au ridicule (les clichés ont bon dos).