adaptation est plutôt fidèle au roman éponyme de Balzac, à ceci près que le rôle de Jean Marais, en marquis de Montauran, tient une place peut-être plus importante dans le film de Calef et que, semble-t-il, le propos y soit plus favorable à la République.
L'originalité dramatique de l'oeuvre provient de la relation amoureuse entre Montauran et Marie de Verneuil, l'un chef de guerre chouan, l'autre espionne de la République, donc adversaires acharnés dans la lutte finissante qui oppose la noblesse dépossédée aux révolutionnaires. Couple d'amants tragiques, parce que leur amour, fidèle à la tradition romanesque, les guide à la mort, Montauran et Marie sont les contrepoints de Roméo et Juliette en cela qu'ils ne sont pas, ni l'un ni l'autre, innocents.
L'interprétation est inégale entre Jean Marais, fier et théatral, et Madeleine Lebeau, plus légère et étonnamment subtile pour l'époque. La mise en scène manque certainement de relief dramatique et de passion, tant dans le domaine de l'action (les escarmouches entre les deux camps) que dans celui du sentiment. C'est une adaptation très sage pour tout dire.