Quel dommage que Laurent Baffie aie cru bon d'alourdir son premier film de gags parfois un peu lourdingues et que tout ne fonctionne pas parfaitement, car c'est doute une petite merveille qu'aurait alors été ces « Clefs de bagnole ». J'ai en effet rarement ressenti ces derniers temps dans les salles obscures une telle envie de créer, de se poser des questions sur la genèse d'un film, sur l'idée qui peut amener un réalisateur à vouloir faire un long-métrage (aussi nulle soit-elle en l'occurrence), mais cela toujours avec beaucoup d'humour, d'inventivité et même d'intelligence, Baffie étonnant à plusieurs reprises par sa capacité à imaginer des situations souvent réjouissantes, Daniel Russo livrant de son côté une prestation assez irrésistible pour mettre en valeur l'aspect faussement improvisé de tout ce petit monde cinématographique. Et si « La Nuit américaine » est évidemment loin, il n'y a absolument pas à rougir tant ce joyeux bordel s'avère en définitive dynamique, malin et ma foi bien plaisant : vraiment très fréquentable ces « Clefs de bagnole ».