On peut être d'accord ou pas. S'employer à défendre ou à descendre un film, parfois s'accorder à voir du beau dans du laid, pourtant, le monde est ainsi fait, il y a toujours quelqu'un pour aimer ce que déteste le plus grand nombre.
Esprit de contradiction, goût de merde, on s'en bat les rouleaux, ça existe. Cultiver ce mauvais goût, mauvais puisque la majorité a toujours raison depuis qu'on a pris la démocratie pour modèle, c'est prendre sur soi quand on te moque et avaler son chapeau sans ketchup ou mayo, c'est défendre ce qui est indéfendable, c'est accepter de passer pour un con aux yeux de tous. Et en y réfléchissant un court instant, histoire de ne pas me griller le dernier couple de neurones qui se cache dans ma caboche, ça me va.
Les clefs de bagnole de Laurent Baffie, c'est le prototype même du film de merde. Un éclair de lucidité que l'accroche sur l'affiche aura approuvé. C'est un film qui parle de rien pour aborder, en fait, un maximum de sujets. L'amitié, le mensonge, l'humour, l'amour, le sexe, les joies d'aider les vieilles bourgeoises profiteuses, les gens qui se font chier et passent un moment à picoler des demis dans les cafés, pour faire simple, ça parle de la vie. Un peu comme Larry David et Jerry Seinfeld se sont escrimés à le faire pendant des années avec, Seinfeld d'abord et avec Larry et son nombril ensuite .
Et en même temps, il faut être clair, c'est tout sauf un film. Le format d'abord, télévisuel au possible, qui pour l'amoureux des plans chiadés, du cinéma dans sa forme la plus belle, peut confiner au dégueulis visuel.
Dans ce qu'il raconte ensuite car parler d'un type qui a égaré ses clefs de voiture pendant une heure et demi, c'est faire le choix de se couper de ceux qui aiment à avoir une histoire, avec un début, un milieu, voire pour les plus fous, une fin.
Alors regarder Baffie se masturber, avec une flopée de potes qui sont connus et qui ne font que passer, ça fait rigoler ou pas, mais moi, j'ai bien aimé, car je pense être pourvu d'une couche de connerie tellement épaisse que ce film, il faut bien le définir par un mot, n'a fait que glisser, léger alors que s'il y a un mot qui doit venir aux lèvres des gens qui ont détesté, c'est lourd
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