Quand les saisons passent, le couple trépasse
Nuri Bilge Ceylan poursuit donc son œuvre auto-fictionnelle et son exploration du couple, qui peine à trouver ses repères dans une société moderne égoïste.
Son propos initial est toujours aussi simple et même simpliste en l'état. Le parcours chaotique d'un homme et d'une femme au gré des variations saisonnières. Ainsi pourrait se résumer ces "Climats".
Mais avec Ceylan, l'essentiel est ailleurs. A l'image de son pays, la Turquie, son cinéma est un mariage subtil entre l'Europe (on le compare très souvent à Bergman) et l'Asie, d'où il tire le respect du temps qui passe et l'économie du dialogue.
Certains esprits chagrins ne verront dans son souci du plan parfait que le travail d'un réalisateur de festivals, mais la récompense est à la hauteur pour celui qui accepte de dépasser cette image d'Épinal. En effet, chaque image est un bonheur pour l’œil, tant le soin apporté au moindre cadrage est total. Il y a certes un côté cinéma d'esthète, mais quand celui-ci est porté à ce niveau, on ne peut que s'incliner.