Les Cloches des profondeurs par Teklow13
Nouveau film, nouveau voyage, nouvelle confrontation à un monde inconnu, Herzog installe sa caméra en Sibérie et s’attarde sur les fois et les croyances de ses habitants.
Les cloches des profondeurs est un film peut être un peu inégal, encore que cela permette d’en faire ressurgir les choses les plus fortes, mais c’est probablement dans ce film que j’ai vu les images les plus étonnantes et fascinantes qu’Herzog ait saisi (jusqu’à présent). Et c’est peut être aussi la première fois que j’oublie volontairement ce que disent les intervenants, pour mieux profiter des images et du son. D’autant plus qu’Herzog use d’un procédé qui m’agace, il couvre de sa voix celle des personnes qu’il filme pour les doubler. Faisant perdre une donnée plus qu’importante de ce qu’il capte.
Sinon que voit-on ? des hommes et des femmes qui rampent sur un lac gelé pour observer sous la glace une cité qui y serait engloutie. La grâce d’un duo de patineurs synchrones sur ce même lac gelé. Un homme qui sonne des cloches comme un musicien magicien. Des chanteurs, qui chantent alors que derrière-eux défilent l’eau, des blocs de glaces et le temps qui passe, et qui atteignent de leur voix des choses inouïes. Un exorciste en exercice. Un homme qui marche à quatre pattes dans l’herbe,… Herzog filme des choses rarement vues, des choses folles, la folie des hommes face à leurs croyances, mais il filme toujours au premier degré, capte, s’interroge, se fascine, mais jamais sans la moindre moquerie.