Estampillée "marseillaise", la comédie de Philippe Dajoux met en scène une hétéroclite équipe de zozos, de fadas, engagée dans un tournoi de foot richement doté. Leur victoire improbable pourrait sauver le club d'un vieil éducateur (Cantona père, dans un rôle de vieux sage).
Le sujet parait amusant mais le traitement que lui réservent les auteurs n'est pas brillant. Les petites histoires au sein du groupe et les péripéties footballistiques de ces médiocres joueurs donnent lieu à une série de pitreries toutes plus stupides les unes que les autres. Les quelques idées valables sombrent dans un comique grotesque parce que l'ambition du réalisateur se restreint à une farce "avé l'accent", avec la faconde surestimée des marseillais. Aucun des personnages n'existe car aucun n'a de véritable réalité sociale. Typés mais creux, grandes gueules dans la vulgarité, ils fanfaronnent au coeur d'une mise en scène brouillonne et insignifiante.
Et, quand Dajoux, déjà incapable de filmer une partie de foot, même cocasse, se met à exalter dans le vestiaire de ses joueurs démotivés et corrompus, l'esprit du sport, on touche au ridicule. Un Dino Risi, un Monicelli, à la grande époque de la comédie italienne, nous auraient sans doute régaler d'un tel sujet par leur talent à croquer les gens du peuple, à dessiner leur exubérance. Mais, ici, il n'y a pas de talent.