Armée, menuiserie et survivalisme.

C'est donc ce film qui a retourné l'académie des Césars. Une histoire d'amour sur fond de survivalisme et de fin du monde. Effectivement, ça dénote et ça explose le carcan classique du cinéma français, autant sur le rythme de narration que le choix des personnages.

Les combattants raconte l'histoire d'Arnaud, jeune menuisier qui va devoir reprendre l'entreprise familiale suite à la mort du père. Ce n'est pas lui qui est en charge, mais son frère ainé. Ce qui ne l’empêche pas de lui déléguer certains chantiers, et donc lui donner des responsabilités, ce qu'il n'est pas du tout prêt à assumer. Et puis il rencontre Madeleine a un atelier de l'armée sur l'auto-défense, puis la recroise. Elle est brusque, froide et n'a qu'une idée en tête: être au top de sa forme et de son endurance pour survivre après la fin du monde, inéluctable pour elle.

C'est un gros pavé pour un résumé et une introduction, mais le film fait passer ça d'une façon aussi surprenante que légère. Thomas Cailley fait des merveilles et utilise avec parcimonie les dialogues pour se concentrer sur l'expression corporelle. Ces personnages dialoguent en gestuelle et expressions faciales. Et pour que ça fonctionne, il faut deux très bons acteurs.

Je vous la fait courte, les deux méritent leurs récompenses. Adele Haenel est surprenante, déstabilisante et profondément sincère. Elle arrive a exprimer une beauté et une rudesse, une résistance et une fragilité, elle exprime tout et son contraire en un fragment de regard. De même que la transformation psychologique d'Arnaud par Kevin Azais est magistrale. Des graines de superstar du cinéma français si ils confirment dans des registres différents.

Pour un premier film, c'est magistral de maitrise. Tout est dosé, tout est sublimé. J'ai de nouveau espoir en un cinéma français qui arrive à se réinventer. Il était temps, et l'académie récompense ça. L'espoir renait.