Le moins que l'on puisse dire, c'est que les complices de la dernière chance a été compliqué à se mettre en œuvre. Film démarré par John Huston, ses constantes réécritures et son choix pour l'actrice principale ont provoqué l'ire de George C.Scott, qui le virera et le fera remplacer au pied levé par Richard Fleischer.
Il est amusant de noter qu'à 40 ans de distance, ce film et Drive partagent quelques points communs, comme la passion presque névrotique qu'ont leurs héros pour leur voiture, et le mutisme qu'ils partagent. Le personnage principal, incarné par George C.Scott, incarne un chauffeur de l'extrême qui accepte une dernière mission, à savoir transporter un évadé et sa compagne de l'Espagne vers la France, le tout ne se fera pas sans danger.
La lumière du film est intéressante et met en perspective la noirceur à venir de l'histoire. Éclairé par Sven Nykvist, le chef-op d'Ingmar Bergman, celle-ci est dans des tons plutôt sombres, plus proche d'un temps hivernal (alors que film semble se passer à un moment printanier). C'est adéquat avec la morosité du personnage incarné par Scott qui est tiraillé par ses propres démons (son fils est mort et sa femme l'a quitté). La fin est attendue, on est dans le polar, mais elle illustre très cette maxime du mourir debout.
Il est dommage que si George C. Scott est très bon, ses autres compères (Tony Musante et Trish Van Devere qui jouent le couple à protéger) ne sont pas à la hauteur. Richard Fleishcer oblige, il y a une très bonne utilisation du format large, et une couse-poursuite impressionnante entre la BMW des années 50 que conduit le héros et une Jaguar.
Je ne pouvais pas ne pas parler de la B.O., signée Jerry Goldsmith, qui est également très bien.
Malgré sa genèse bancale, et ses acteurs pas toujours bons, Les complices de la dernière chance est un polar plutôt solide, qu'on voit avant tout pour accompagner les derniers pas d'un homme.