Goddard en 3D, c’est pas Jean-Luc, c’est pas Jean-René : c’est Paulette
Il m’arrive parfois de regarder un film avec ma maman.
(…mignon comme intro, non ?)
Cette fois, c’était un vieux classique, pour moi le dernier de la merveilleuse série qui associe DeMille et Cooper.
Enchantée du spectacle, et alors que je la raccompagnais à sa voiture, ma mère me fit alors la réflexion suivante :
- "Vraiment très bien le film, même si, bien sûr, il était quand même entaché de deux ou trois invraisemblances…"
Mon sang de critique professionnel de SensCritique ne fit qu’un tour.
(non les gars, pas de crise cardiaque, c’est une image, le côté pro, c’est rapport au temps passé, pas par rapport à une rémunération qui n’existe pas, on se calme…)
- "Putain mais madre, tu déconnes à plein tube ! T'as le jugeomètre en cale sèche, t'as le cabestron en carafe..!"
Non...
Reprenons, je ne parle pas comme ça à ma génitrice.
- "Maman, je ne peux pas te laisser dire ça. Tu n’as pas l’habitude de voir des films d’actions récents, ça se voit. Si tu compares, par exemple avec le dernier Batman, qui te propose dans une même scène une attaque de banque qui démarre le matin et se termine 10 minutes plus tard (c’est même minuté dans le film) en pleine nuit, avec des gens qui sont entrés à pied et ressortent en moto, tu verrais ce que signifie "incohérence". Des comme ça il y en a à peu près 150 dans le film, et il est qualifié d’intelligent par quasiment tout le monde, ce qui, si on considère ce qui se fait en général, n’est même pas exagéré. Alors s’il te plait, ne parle pas d’incohérence pour ces "conquérants du nouveau monde". A côté de ce qui se fait aujourd‘hui, ce n’est pas un film: c’est un documentaire".
Cette mise au point effectuée, que pouvons-nous dire de ce moment de plaisir déguisé en film d’aventure, et que n’auraient pas déjà dit mes illustres devanciers sur ce site ?
C’est pas dur. On y trouve :
Paulette Goddard condamnée
Paulette Goddard esclave
Paulette Goddard en servante
Paulette Goddard en robe magnifique
Paulette Goddard en souillon
Paulette Goddard en prisonnière des indiens
Paulette Goddard en sous-vêtements déchirés par des squaws puis des chiens
Paulette Goddard avec ce qui reste de sous-vêtements détrempés.
Paulette Goddard humiliée, mais Paulette Goddard libérée. Libérée par son peuple… Je m’égare.
Paulette Goddard mariée
Paulette Goddard arborant en toute circonstance un superbe rouge (vif) à lèvre, même après avoir joué à accroche-branche dans la cascade.
Mais elle n’est pas seule à l’écran.
Y aussi Gary. L’hypra cool Gary. Le plus grand Gary. Le seul et unique Gary. Le Gary a l’œil qui frise et qui pétille.
Comme d’hab il n’a peur de rien, il est prêt à affronter une tribu d’indien sur le pied de guerre seulement armé d’un reliquat de poudre et d’une boussole. Son ennemi juré est une vraie crème de pourriture et c’est une joie de le voir l’affronter et finalement lui défourailler la gueule tout comme il faut.
Il y a aussi ce qu’il faut de forêts, de bataillons écossais et de dialogues savoureux.
Ah. Et aussi, il y a Paulette Goddard.
Paulette.