J'avais découvert ce petit bijou de western (et par la même occasion André de Toth) grâce à Eddy Mitchell dans la "dernière séance".
En deux mots, Randolph Scott, ingénieur qui a roulé sa bosse et qui n'hésite pas à utiliser ses poings quand il le faut, doit construire une voix ferrée mais rencontre l'opposition de quelques personnes à Carson City car le projet pourrait bien contrecarrer leurs intérêts particuliers.
Il y a donc une première lecture du scénario où ceux qui s'opposent au progrès, censé amener sinon la richesse, au moins le désenclavement d'une ville, ne sont pas le peuple mais certains notables qui ont établi leur pouvoir (et leur richesse) sur l'isolement de la ville. Une preuve en est que lorsque se produit un accident sur le chantier, la population n'hésite pas une seconde pour donner un coup de main.
L'autre lecture du film est celle du western où tout se ramène à la bonne vieille lutte entre les bons (ceux qui construisent la voie de chemin de fer) et les méchants (entre autres, le patron d'une mine d'or qui trouve plus pratique de piquer l'or directement en lingots plutôt que d'extraire le minerai et le transformer en lingots).
Une idée originale et assez inhabituelle, c'est le coup du champagne (Veuve Clicquot, s'il vous plait) et du pique-nique offert aux passagers de la diligence rançonnée.
Comme dit le patron de la mine :
Vole les pauvres, tu auras la milice à tes trousses
Vole le riche, personne ne bougera
Cette idée scénaristique est à prendre comme une parenthèse assez amusante dans un western au demeurent plutôt sérieux.
D'un point de vue casting, Randolph Scott s'impose parfaitement dans son look d'ingénieur expérimenté, volontaire et passionné avec, comme toujours, la petite touche romantique, au comportement de cow-boy.
La mise en scène d'André de Toth est très réussie et efficace. *
Certaines prises sont magnifiques comme par exemple Randolph Scott, après son ultime combat, qui se redresse sur son rocher dans un très beau ciel bleu en justicier ou encore en homme qui domine la situation.
En prime, notons aussi de splendides photos de la locomotive aux cuivres étincelants.
Même si le scénario est tout-à-fait cousu de gros fil très blanc, ce mouvementé western est très plaisant à regarder