Il fallait bien que ça arrive ; le second film de Paolo Sorrentino, a été une immense déception à mes yeux, et presque un combat contre le sommeil. On suit un homme, joué par Toni Servillo, qui vit dans un hôtel en Suisse depuis 8 ans, sans en sortir, allant de sa chambre au hall d'entrée ou au bar, payant sa note quotidiennement, et vivant dans un silence absolu. Sa tranquillité n'est troublée que par les non-dits, les regards complices avec la responsable du bar. Évidemment, on se doute que s'il n'est pas sorti depuis ce temps, c'est qu'il se cache ou a des choses à dissimuler...
Le résumé, qui concerne généralement le début du film, concerne ici sa première heure, car il ne s'y passe rien ! On voit Toni Servillo, certes très bon dans ce rôle de petit comptable, déambuler dans ces couloirs comme une âme en peine avec comme seul réconfort de l'héroïne, mais il parle sans arrêt en voix off, se disant qu'il se reproche des choses, et ainsi durant une heure. On retrouve déjà la maitrise de Sorrentino, avec notamment cette première scène, un plan fixe, où on voit un homme arriver du fond du champ par un tapis roulant jusqu'au premier plan, ou ces couloirs décrits plus haut, mais je trouve que là, ça touche la complaisance. Le film n'est pas dynamique en soi, mais dans le genre prétentieux, ça se pose là.
Arrive ensuite la seconde partie, plus proche du drame, qui opère un changement dans le ton, le rythme, et là, je dois dire que j'ai plus accroché au destin de cet homme, mais il faut subir cette première heure, où j'ai manqué de m'endormir, et certains plans étaient si fixes que j'avais du vérifier si mon dvd fonctionnait encore !
Cela dit, tout le monde peut se tromper, Sorrentino va prouver dans le futur son talent, mais là, il avait déjà atteint les limites de sa mise en scène.