dès l'ouverture mizoguchi compte nous mener entre le traditionnel du conte et le moderne du cinématographe et c'est sans surprise une réussite, une réelle ambiance de fable théâtral se dégage de ce film dans une épure qui force le respect. de la brume lancinante sur le lac au mouvement fantomatique de la princesse en passant par des jeux de lumières aussi simple qu'immersif mizoguchi fait parler ses images et y construit une altérité entre les hommes et les femmes, entre le rêve et la réalité. Ainsi les chants de la princesse pour notre héro laissent place au cris de souffrance pour sa femme avec une image plus cru. notre héro et son beau frère deux paysans naïf et idéaliste succombe à l'appel du gain et de l'ambition, l'un pour un aspect pécunier l'autre pour l'honneur (et me faisant fortement penser au personnage de toshiro mifune dans les 7 samourais) tandis que le second réalisera avant l'irrémédiable l'importance de son amour le premier lui n'aura pas cette chance et sombrera lentement dans ses fantasmes, j'aime comme les envies se matérialisent sous forme d'illusions et éloignent l'homme de ce qu'il a, de ce qui est pour au final influencer de façon concrète sa manière de voir le réel. La scène de la révélation est un pur moment onirique où enfin notre héro réalisera son erreur, car nous sommes bien là face à un conte moral et initiatique; les femmes, sage et raisonnée se rangeront par fidélité mais a contre cœur derrière leurs maris et se retrouveront trahit payant pour leurs avidité de gloire ou de richesse. on peut noter qu'eux aussi ne sont pas de mauvais bougre, leur volonté première étant de satisfaire leur femmes, l'erreur réside dans la projection de leurs envies sur leurs compagnes. Mais notre héro renoncera au rêve pour la réalité et reviendra veuf, passant par tout et son contraire pour revenir meilleur, grandit sous le regard approbateur de sa défunte femme, une sorte de dialectique qui fait chaud au coeur.