Ursula Le Guin est l’une des plus grandes autrices SF du monde. Son oeuvre est complexe, subtile, riche de mille détails. Elle s’est engagée depuis des dizaines d’années comme précurseure d’une fantasy inclusive qui reflète le vrai monde : les personnages blancs ne sont qu’un seul peuple spécifique (celui de Tenar) et les femmes y tiennent un rôle important, qui n’est pas simplement celui de l’amoureuse, la prostituée ou la maman.
Goro Miyazaki piétine allègrement le Cycle de Terremer en nous racontant l’histoire ennuyeuse à mourir d’un mage et de son disciple, en réduisant l’extraordinaire richesse de Terremer et en faisant l’impasse sur toute la diversité qui en fait la richesse.
Pardon, Tenar la haute prêtresse puissante devient simple femme au foyer (qui ne sert qu’à faire la popote en tablier) et Therru est immédiatement présentée en pauvre et fragile victime.
Et que dire de l’œuvre qui parle de quête de soi en rejetant le classique schéma du Bien versus le Mal (grande bataille finale, tout ça, bref de HP à GoT rien de nouveau sous le soleil mais ELLE réinvente ces récits), quand l’adaptation de Goro retombe dans un manichéisme pathétique ?
Je suis colère. 2 pour la beauté des paysages.