Premier essai maladroit, mais pas oubliable pour autant.
Miyazaki-fils nous livre un premier film d'animation très inégal.
Les passages à rallonge ne servant pas ou peu le récit sont trop présents, alors qu'à contrario, d'autres nous scotche.
Pire encore, l'univers, même si artistiquement et techniquement superbe, ne nous fait pas voyager comme dans les autres Ghibli du père. Ce que je veux dire par là, c'est qu'il y avait, en général, toujours ce coté "voyage au sein d'un autre monde, en plein cœur du merveilleux" dans les Ghibli. Si le voyage est bien présent dans Terremer, il est malheureusement faiblard.
Peut être un manque de temps pour imager et surtout, adapter correctement les livres dont l'histoire est tirée.
Mais ce qui m'a le plus déçu, c'est ce manque flagrant de développement des personnages.
S'ils sont artistiquement réussis et dans la veine du studio, on en apprend trop peu sur eux alors qu'ils ont tous l'air de porter quelque chose d'assez lourd. Du coup certains de leurs caractères paraissent parfois à la limite du "surjoué" (notamment pour Therru qui pète des câbles régulièrement, on se demande parfois pourquoi) et j'ai eu du mal à ressentir une quelconque empathie pour notre héros, incroyablement plat. Son coté torturé, "divisé", et même son acte terrible au début du film... Tout m'a paru disproportionné car son développement n'existe pas ou alors balayé en quelques phrases.
Et pourtant, la thématique centrale est intéressante et bien plus profonde qu'il n'y parait : la peur de la mort, le désespoir d'affronter la vie et toutes ces composantes... Ce coté "noir" de l'adolescence (ou de la vie tout court) qui nous touche tous au moins une fois dans notre vie. Un des plus grands maux de nos sociétés modernes.
Toute la partie finale à ce propos est assez poignante voire même étonnamment violente (d'autres passages au préalable le sont également) ; elle nous renvoie presque à la cruauté des mangas Nausicaa, débouchant ensuite sur une fin magnifique, portée par une chanson pleine de lumière et d’espoir (même si on sent quand même que Joe Hisaishi manque à l'appel...).
Rien que pour cela, je recommande malgré tout Les Contes de Terremer.