Jules Duroc (Bourvil) est un inventeur endetté et pour échapper à une huissier tenace (Robert Hirsch), il prend le départ d'une course cycliste avec sa bicyclette révolutionnaire.
C'est un beau sujet qu'Alex Joffé met en scène. Ce Paris-San Remo à vélo, en 1901, reproduit une de ces légendaires épopées sportives chargées d'incidents pittoresques sur les routes de France, avec matériel et tenues d'époque. La valeur et l'ambition du film se mesurent d'ailleurs à la remarquable reconstitution début de siècle, à l'authenticité et au luxe de détail qu'apporte Joffé dans cette comédie burlesque et bucolique. Ainsi, si le scénario n'est pas sans faiblesse, le sujet ne perd jamais de son crédit grâce au soin formel de la réalisation.
L'inspiration comique laisse toutefois à désirer, avec des gags élémentaires et des situations qui parfois s'étirent un peu longuement. La comédie est plus drôle lorsque l'huissier Mulot,
devenu le manager et l'associé de Duroc, éreinte son coureur sur les routes de montagne.
Toutes ces péripéties sur selle ressuscitent un ancien temps savoureux en même temps qu'elles introduisent une humeur joyeuse et ludique.
Le duo Bourvil-Hirsch fonctionne très bien, le premier en se gardant de jouer les gentils bênets de ses débuts, le second en affichant sa fausse respectabilité d'huissier.