Le crapaud est le roi des animaux.
Certains ne l'acceptent pas mais, en Floride tout du moins, son hégémonie ne fait aucun doute.
En bon monarque, il ne se salit pas les mains et délègue à ses nombreux et dévoués sujets le sale boulot.
Même quand l'heure est venue de rompre le fragile équilibre entre Hommes et Animaux.
Fatigués des affronts répétés, des pesticides, de la pollution, les bêtes trouvent le courage d'affronter l'oppresseur.
Manque de chance pour lui, Smith se trouve pris au piège mortel de l'île où la révolte prend naissance. Pourtant fervent défenseur de l'environnement, il se voit bien malgré lui mêlé à une famille de riches pollueurs et doit tenter de survivre en leur détestable compagnie.
De son affiche racoleuse à son budget limité en passant par son casting moyen, ce film a tout du nanar au sens noble du terme. Nanar, oui, mais plein de bonne volonté.
Le choix de tourner en plein cœur du parc naturel Eden en Floride est signe de cette envie de bien faire, de proposer quelque chose de vrai. L'immersion en est renforcée, aidée en cela par la quasi absence de musique et même d'effets spéciaux.
De même, les prises de vue de qualité variable sont d'un réalisme saisissant. Et même si certains plans dégagent une terrible impression d'amateurisme, le résultat est surprenant. Ainsi, on a parfois le sentiment d'assister à un reportage animalier des plus sérieux. Avant de voir les gentils crapauds conduire leurs troupes à l'assaut de la maison familiale.
C'est là tout le charme du nanar. Il peut tout se permettre.
Les interprétations des acteurs vont du passable au correct mais évitent tout de même de nombreux écueils propres au genre.
Tout nanar qu'il soit, Frogs fait honneur à sa catégorie et se révèle un vrai bon moment tant on s'amuse à repérer les innombrables clins d'œil et références aux classiques de l'horreur et du fantastique. Le tout dans un environnement naturel riche, ce qui ne gâche rien.