Depuis quelques années, le cinéma australien revient sur le devant de la scène, au travers de films comme "Animal Kingdom", "The loved ones" ou encore "Red Hill", productions parvenant à retranscrire parfaitement le climat particulier et aride du pays. Le film de Justin Kurzel en est un digne représentant.
Tiré d'un fait divers sordide survenu en Australie à la fin des années 90, "Les crimes de Snowtown" est une étude glaçante sur la montée du mal, sur ce qui va pousser une communauté gangrénée par la pauvreté et le manque d'éducation à commettre les pires atrocités.
Par le biais d'une mise en scène âpre et sans fioritures, ne tombant jamais dans les pièges du cinéma vérité, Justin Kurzel place le spectateur dans une position pour le moins inconfortable, le poussant dans ses derniers retranchements et le mettant face à sa propre moralité, les meurtriers du film se servant de la misère ambiante et d'un cadre particulier (ici un taux élevé de pratiques pédophiles) pour justifier leurs crimes.
Sans jamais se permettre d'apporter la moindre réponse à un sujet extrêmement épineux, "Les crimes de Snowtown" est un véritable électrochoc à ne pas mettre entre toutes les mains, rappelant dans ses meilleurs moments "Comme un chien enragé", chef-d'oeuvre un brin oublié de James Foley.