Pas le plus célèbre des Cecil B. DeMille que cette évocation de la Troisième Croisade que mena Richard Coeur de Lion et de ses épousailles avec Berengaria, et pour cause malgré une ou deux scènes de charges à cheval pas trop mal, on est très loin du spectaculaire qui en jette plein les yeux façon Les Dix Commandements.
Et puis, franchement Henry Wilcoxon a la charisme d'un yaourt ayant dépassé depuis trop longtemps la date limite de consommation, et sa façon de jouer l'amoureux transi aurait plus tendance à provoquer involontairement des éclats de rire que de l'émotion. Loretta Young ne se révèle étonnamment guère meilleure (pourtant dans un film comme L'Appel de la forêt, qui plus est tourné la même année, de William A. Wellmann elle se montrait particulièrement émouvante !!!), se faisant même voler, niveau femmes, la vedette par Katherine DeMille dans un personnage qui aurait pu être nettement plus intéressant s'il avait été plus exploité. Et si la deuxième partie du film est bien meilleure que la première, c'est en partie grâce à la présence d'Ian Keith dans le rôle de Saladin, plus charismatique et à l'interprétation plus nuancée que celles de ses partenaires.
A noter aussi, chose rare pour DeMille, le fait que l'ensemble ne tombe pas totalement dans la manichéisme religieux ; le réalisateur mettant même beaucoup d'eau dans son vin sur la fin...
Mais globalement, malgré ses quelques petites qualités, l'ensemble pour un film du réalisateur se révèle un peu décevant et peu mémorable.