Après avoir scénarisé notamment Aladdin et Le Roi Lion (deux grosses réussites du studio Disney) et co-réalisé Dragons (probablement le meilleur film du studio DreamWorks à ce jour), Chris Sanders s’est retrouvé à la tête du dernier né du studio d’animation de Steven Spielberg : Les Croods. Le CV de Mr. Sanders et la qualité de nombre de productions du studio en question sont plutôt engageants mais est-ce que les aventures de cette famille des cavernes valent le coup d’œil ?
Le film s’ouvre sur une scène de chasse qui permet d’introduire l’ensemble des membres de la famille des Croods ainsi que la faune de l’univers loufoque dans lequel ils évoluent (pour la flore, ça sera un peu plus tard). Cette chasse aux allures de football américain est diablement réussie et dynamisée par une mise en scène énergique et réjouissante dopée par la composition au rythme martial d’un Alan Silvestri en forme (http://www.youtube.com/watch?v=PyCSZzdLBhQ)!
La suite de l’histoire reste simple et peut se résumer à «la famille doit aller d’un point A à un point B pour survivre.» Mais les thèmes brassés, universels pour beaucoup (la peur de l’inconnu et de la fin du monde, l’identité, l’accès à la connaissance, la famille, les différences qui font sa force d’un groupe, la résistance au changement, etc.), véhiculent des messages positifs et permettent d’accoucher d’une scène d’émotion bien sentie sur le final.
Nos joyeux lurons seront donc amenés à quitter la cellule familiale habituelle pour découvrir un univers foisonnant et riche qui a souvent ravi et émerveillé le fan d’Avatar que je suis. Certains environnements sont véritablement enchanteresses et donnent lieu à de magnifiques séquences, en tête celle de la famille qui au sommet d’un arbre sous un ciel étoilée prend conscience l’immensité de l’univers et de l’humilité à laquelle il appelle.
Pour peupler le monde des Croods, les créateurs se sont lâchés en créant des mixes d’animaux aussi improbables qu’amusants : le «chat-hibou», la «perruche-piranha» ou bien l’antagonique «éléphant-souris» pour n’en citer que quelques-uns. Ce qui créé un monde familier et surprenant à la fois.
Pour donner vie à cet univers, les magiciens de DreamWorks ont encore une fois fait une véritable démonstration de force. Le studio n’a vraiment plus à rougir de la concurrence (Pixar, si tu nous lis) comme à ses débuts. Le photo-réalisme de certains effets comme des explosions ou la paradisiaque eau bleu turquoise est tout simplement bluffant. Chapeau bas.
Autre point fort : l’humour ! Le film est vraiment marrant ! Que ce soit le côté burlesque de la famille des Croods, les anachronismes, certains animaux haut-en-couleur (Belt ou Macawnivore) ou l’inventivité des stratagèmes pour chasser et se sortir de mauvais pas, ce film baigne dans une humeur bon enfant des plus réjouissantes. Les Croods se paie même le luxe d’un humour plus adulte, limite noir, avec les piques verbales assenés à la belle-mère.
Pour terminer et parfaire tout cela, le casting vocal est plutôt convainquant, avec en tête Nicolas Cage et Emma Stone (probablement choisi pour son nom en rapport avec l’âge de pierre) et son timbre suave et cassé.
Face à son succès retentissant au box-office, une suite est d’ores et déjà en chantier. Si elle est de même qualité, j’embarque direct !
Mêlant habilement technique bluffante, réalisation dynamique, propos universels et humour ravageur, Les Croods est une franche réussite de plus pour le studio Dreamworks. Un vrai coup de cœur!