Les Croods
6.2
Les Croods

Long-métrage d'animation de Chris Sanders et Kirk DeMicco (2013)

Il y a des films, comme ça, où le ton est donné dès la séquence d'introduction. La seconde, en l’occurrence, puisque le film s'ouvre sur une première scène résumant, sous forme de peintures rupestres, l'environnement dans lequel évolueront nos personnages et les enjeux auxquels ils sont confrontés. En un mot : survivre. Les rapports de force sont établis dans la foulée, avec la prédominance d'un père auquel les autres membres de la famille doivent majoritairement leur survie.


Une fois cette intro expédiée, on passe à l'histoire à proprement parler et on en profite pour nous présenter les différents personnages. Place ensuite à une chasse à l'oeuf géante qui résume parfaitement ce qui attend les spectateurs. Ça va vite, très vite même, dans cette lutte entre une créature vaguement ailée et la famille. L'animation est fluide mais très vite l'oeil fatigue face à la débauche de mouvements et la vitesse du défilement de la caméra. Les enjeux dramatiques sont légers, on sent bien la nécessité, pour les Croods, de manger pour survivre, mais on se doute assez vite de la façon dont se finira l'affrontement, et on a finalement un peu l'impression d'assister à une course pour se rendre d'un point A à un point B, parsemée au passage de quelques embûches histoire de relancer l'intérêt mais sans suspense haletant.


C'est un peu ça le défaut majeur des Croods. Les personnages sont plutôt sympathiques mais stéréotypés, l'introduction d'un élément déclencheur sous la forme d'un nouvel arrivant ne change pas foncièrement la donne, et on suit ensuite le long voyage de cette petite tribu sans déplaisir mais sans non plus s'investir outre mesure. Les paysages sont beaux et fouillés, les trouvailles visuelles s'enchaînent, plusieurs bonnes idées sont introduites, on regrette juste que le scénario ne bénéficie pas de cette imagination et manque de profondeur. Pas de surprise, pas de retournement de situation, toutes les cases du récit de base sont cochées une à une, sans chercher à se détourner. Difficile, dans ses conditions, de ressentir de l'empathie pour nos héros.


Le dernier quart d'heure relève malgré tout la sauce, sans prendre non plus trop de risque. L'émotion se fait sentir, le poids des décisions aussi, et on regrette presque que plus de temps n'ait pas été consacré à la psychologie des personnages. Reste un film sympathique mais sans surprise, plaisant sans plus mais qui se laisse voir sans déplaisir.

Hyunkel
6
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le 2 mai 2020

Critique lue 82 fois

Hyunkel

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