Déjà, c'est un film superbe à regarder, tant dans le design personnage original que les décors de la forêt. Ma mâchoire s'est même décrochée à la vue des cristaux, les utilisations de ce bleu tropical magnifique, les violets, les rouges, les verts... Sans parler de la composition des plans et du montage, la scène de chasse du début est un réjouissant festival de ces techniques, et toujours au service des personnages.
Deuxièmement, le film "trompe" le spectateur de la même manière que "La Petite Sirène" (Disney) en fait, en faisant du père le personnage le plus complexe, au lieu de sa fille. Qui subit le changement le plus profond? Qui se remet en question pour se dépasser et changer? Dans "La Petite Sirène" comme dans "Les Croods", c'est le père. Le début laisse penser à un film sur Eep, mais Grug en est la véritable vedette.
Les personnages sont tous véritablement sympathiques, de la petite Sandy à Guy et Belt, il n'y a absolument pas à se forcer, ils sont très attachants.
Le reste du film est un road trip familial solide, se révélant surprenant de maturité tant les thématiques sont intéressantes. Comment penser le monde quand celui-ci n'a aucune stabilité? Quel est le but de "tout ça"? Platon et ses copains n'auraient certainement pas renié "Les Croods". Les visuels se chargent d'une symbolique évidente et restent superbes à regarder. Rien n'est laissé au hasard, ça se voit et se ressent.
Et quand bien même le thème de la famille est un sujet plus que récurrent des films d'animation américains, si ce n'est LE préféré, "Les Croods" a suffisamment de matière, sur le fond et la forme, pour être un film accompli.
PS : Je suis aussi très heureux de ne pas avoir assisté à un festival de références pop-culture comme Dreamworks l'a trop souvent fait. "Les Croods" est bien dans la veine de "Dragons".