DreamWorks aurait presque attendu un million d'années avant de donner une suite à sa famille Pierrafeu maison, Les Croods ayant connu pour la première fois le grand écran... En 2013. Soit une éternité dans le monde de l'animation, qui nous a pourtant habitué à battre le fer tant qu'il était chaud.
Et quand on constate de prime abord que cette Nouvelle Ere se contenterait presque de dupliquer les enjeux de son grand frère, il n'est pas interdit de penser que huit ans, c'est un peu long et pas très justifié niveau attente.
Sauf que cette première impression est quelque peu trompeuse, même s'il sera encore question de sécurité, de peur du dehors et des difficultés de la parentalité, tandis que les Croods rencontrent une autre famille plus évoluée. Mais une fois passé ce mur protégeant ce nouvel eden, en forme de satire des Etats-Unis et de leur modèle trompeur, le film trouve le moyen de filer à toute allure en multipliant les enjeux, les péripéties et les gags.
Il y aura donc de la gentille critique sociale basée sur le choc des cultures entre nos hommes des cavernes et leurs homologues autoproclamés "meilleurs", des marivaudages autour du couple de Eep et Guy, un fond à portée écologique ou encore l'irruption de l'idée de sororité illustrée de manière déjantée et en mode super héros. Du classique, donc. De l'un peu opportuniste aussi, aux yeux de certains, sans doute. Et si l'effet de surprise du premier opus est éventé, Les Croods 2 - Une Nouvelle Ere conserve suffisamment d'énergie et de douce dinguerie pour encore une fois emporter le morceau et séduire rapidement son public.
Ainsi qu'une direction artistique toujours aussi efficace, lumineuse, et variée dans le bestiaire qui traverse l'écran, qui pourra rappeler la folle jungle de L'Île des Miam-Nimaux : Tempête de Boulettes Géantes 2. Tout comme dans ses couleurs vives et chatoyantes.
L'humour déployé, quant à lui, s'adressera à tous les publics, entre premier degré mignon, gags pas toujours super finauds, ou encore interprétations plus adultes de quelques rapprochements entre certains personnages clé.
Tandis que le dernier tiers de cette Nouvelle Ere prendra la forme de la référence à ce qui se passe sur l'île du Crâne, prétexte à tous les détournements et hommages possibles, prolongeant l'extrême générosité d'une entreprise facétieuse et énergique venant rappeler avec bonheur qu'on n'arrête pas le progrès !
Behind_the_Mask, à la poursuite de demain.