Titre à réserver aux scénaristes

Un ancien officier sudiste accompagné de ses fils massacre un convoi de l'Union pour espérer avec son butin relancer la guerre de sécession.
Son stratagème de génie est de cacher l'argent dans un cercueil à convoyer vers le Sud pour échapper aux soupçons. L'ennui, c'est que les scénaristes feront tout pour l'en empêcher :
- sa première complice censée jouer la veuve, alcoolique et incompétente, essayera de partir avec l'argent
- le rôle de celle-ci doit être en urgence attribué à une tricheuse professionnelle aux cartes
- un shérif est moins gêné que les autres et réussira presque à ouvrir le cercueil
- le groupe est confronté à l'ancien aide de camp du véritable mort (quelle déveine de tomber sur lui et quelle veine qu'il soit devenu aveugle!)
- des bandits mexicains attaquent
- le cercueil est enterré dans un camp nordiste provisoirement (et déterré officieusement)
- la 2ème fausse veuve tombe malade
- un pouilleux est sur le point de les arnaquer en beauté (il a entre autres le pouvoir de massacrer des chevaux sans que ceux-ci ne fassent de bruit)
- des indiens attaquent!
- les fils s'entre-tuent
- je fais grâce du twist final prévisible à l'avance (transparent après mon énumération)

Cet inventaire à la Prévert des rebondissements, encore pire que dans Django, finit par rendre totalement abstrait l'intrigue à force de rajouts totalement gratuits. Le film ne durant même pas 1h30, les séquences sont survolées. Les stéréotypes font leur grand show car cette accumulation ne laisse pas le temps à de vrais psychologies de vivre : sudiste fanatique, héros positif, incompétent psychopathe, lâche intéressé, complice malgré elle, etc.
Si encore Corbucci se rattrapait par la violence : après la (moyenne) tuerie du début, cela devient vite plat. A peu près toutes les scènes d'action sont survolées. Sinon une scène de viol et de meurtre d'une indienne n'est que suggérée : censure? manque de temps? volonté de surprendre par un nouveau rebondissement?

Au niveau technique cela va mieux avec une photographie correcte de Barboni malgré plusieurs plans contenant des tâches et une image parfois abimée (comme pour Un génie, deux associés, une cloche mais en quand même supportable).
La musique de Morricone tire le film vers le haut, mais n'est vraiment pas sa meilleure. J'ai eu l'impression de n'entendre quasiment que le même thème.

Pour partir sur un point positif, Norma Bengell est un moment mouillée et en porte-jarretelles. Ma note est remontée d'un point.
Jibest

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