Exterminer ! Exterminer !
Le premier pas vers la guérison consiste à admettre que l'on a un problème. De fait, je l'admet, je suis accros au Docteur.
N'ayant plus de nouveaux épisodes du Docteur version XXIème siècle et n'ayant toujours pas réussis à me procurer les premiers saisons qui ont vu naître ce cher Docteur il y a quelques décennies, je me suis rabattu sur les Daleks envahissent la terre.
"Ca me donnera un aperçu de ce qu'était le docteur !" Me dis je alors. Car je savais qu'avant de devenir l'alien hyper actif qu'il est de nos jours, il avait été un personnage plus posé, et que cela risquait de me faire un choc.
Et de fait, le choc a bien eut lieu.
D'accord, je me doutais que niveau budget, ca ne serait pas Byzance, et que les effets visuels ne seraient pas extraordinaire. Ca, je le savais. Je savais aussi que le Doc serait moins extraverti.
Mais franchement, pas à ce point là.
Bon, pour le côté petit budget, je dirais que je m'en fiche un peu. Docteur Who n'a jamais eut vocation à faire dans les grands effets spéciaux et dans la SF qui vous en met plein les mirettes. Son côté un peu rétro et cheap, c'est aussi ce qui fait son charme, alors disons que ce ne fut pas le problème.
Disons aussi que n'ayant pas vu la série de l'époque, j'ai mis de côté le fait que ce cher Docteur se ballade avec sa nièce (?!) et sa petite fille (?!). Je me dis qu'il doit bien y avoir une explication dans la série et donc je ne m'en suis pas formalisé une fois le premier choc passé.
En réalité, c'est tout le reste qui m'a choqué. Car à vrai dire, même s'ils semblent bien léger et moins indestructibles que ceux que je connais, seuls les Daleks n'ont pas changés et nous rappellent que nous sommes bel et bien sur du Docteur Who (il n'y a pas à dire, les Daleks, même dans les années 60, ils faisaient de l'effet avec leur "exterminer").
Le Doc, lui, est bel et bien plus soft que celui que l'on connait de nos jours. Un peu trop, même, à mon goût, puisqu'il ne vient pas donner ce souffle de légèreté et de second degré auquel je m'attendais. Il fait bien plus vieux professeur, ou (de fait) grand père que docteur. D'ailleurs, même s'il reconnaît bien les Daleks, cela ne semble pas le choquer plus que cela qu'ils se trouvent sur terre alors que leur race est sensée avoir disparue... ( il le sait pourtant, il y était !)
L'histoire quant à elle, est franchement moyenne. Les Daleks qui viennent transformer notre planète en vaisseau spatial, bof bof. Mais on y aurait trouvé notre compte s'il y avait eut un scénario, du fantastique (enfin, autre que les daleks), de l'humour !
Ici, rien de tout cela. Mis à part une scène qui, je dois l'admettre, m'a franchement surprise et redonné la motivation pour continuer : celle où Tom, se faisant passer pour un homme robot, suis l'une de ces troupes. Un vrai régal.
Tout le reste en revanche, est molasson.
Il y a bien la bataille pour prendre le vaisseau, qui met un peu d'ambiance, mais à par cela... Rien de transcendant. En admettant que l'on prenne le film sans connaître le Docteur Who, on pourrait se dire qu'il s'agit d'un petit film moyen, qui se laisse regarder en bullant par un jour pluvieux.
Et ce côté un peu mou et un peu ennuyeux provient peut être du fait que les personnages ne sont pas creusés. La Nièce du Doc est presque inexistante dans l'histoire. Seule sa petite fille a un peu d'intérêt et fait avancer l'histoire. Tom quant à lui, est un nouveau venu mais l'ont n'en sait pas plus sur lui à la fin du film qu'au début...
De plus, niveau réflexion, nous restons un peu sur notre faim. Mis à part la question de savoir ce que l'homme est prêt à faire en cas d'invasion (coopérer volontairement ou non, résister etc.), il n'y a pas vraiment de quoi se remuer les méninges ici.
Je dirais donc que pour apprécier ce film, il ne faut pas songer au Docteur version 2005. Ceux qui ont apprécié les anciens épisodes l'apprécieront peut être, je ne peux en juger pour le moment.
Toutefois, si l'on oubli notre Docteur moderne, Les Daleks envahissent la terre n'est pas foncièrement mauvais. Un petit film SF sans grandes ambitions ni chichis qui, sans être bon n'en est pas moins un divertissement correct faute de mieux.