En fait…c'est plus ou moins une expérience sociale où on a réuni dans une ville des gens qui, selon des critères propres à chacun, seraient la définition de l'amour idéal et faits pour finir ensemble et on observe ce qui se passe. Il y aura des rencontres, des retrouvailles, des déceptions, des occasions manquées - et un meurtre passionnel aussi - le tout entrecoupé de chanson et de danse… Non plus sérieusement c'est un résumé très grossier du film, mais en faisant pas mal de raccourcis c'est presque ressemblant.
Attention je ne fais pas ça pour me moquer du film, en réalité je l'ai plutôt apprécié, c'est un classique du cinéma français et après l'avoir vu je comprends mieux pourquoi. Pourtant, dans les premières scènes j'ai eu du mal, tous ces gens qui chantent, dansent et tous ces décors et costumes très colorés ça donne un coté un peu niais et très lisse, trop parfait à l'ensemble… on a davantage l'impression d'être devant un Disney en prise de vue réelle qu'autre chose. Et puis on accepte que ça soit un parti pris volontaire, qu'il faut un peu de temps pour s'immerger dans cet univers et une fois que c'est fait le charme opère et on apprécie vraiment ce qu'on regarde (et entend).
On finit par être vraiment investi par la destinée amoureuse de nos héros en souhaitant qu'ils finissent par se rencontrer et en se demandant comment cela va avoir lieu (je pense en particulier à l'intrigue entre Delphine Garnier/ Catherine Deneuve et Maxence/Jacques Perrin).
Pourtant, j'avoue que sur certains points le film m'a quand même laissé dubitatif…certes je pinaille sans doute un peu, mais le fait que les acteurs ne soient pas également les chanteurs et que les chansons soient donc redoublées (à l'exception - notons le tout de même - de Danielle Darrieux/Yvonne Garnier,la mère des demoiselles) ...bah je trouve cela un peu dommage quand même ; surtout que dans certains cas c'est un peu gros, que ce soit au niveau d'un playback trop voyant - mais bon on pourra ici excuser la barrière de la langue - ou de l'accent de Michel Piccoli qui disparaît complètement quand il se met à chanter.
D'ailleurs pour s'arrêter plus en détail sur les chansons bien que toute ne m'aient pas forcément plus on ne peut nier que musicalement c'est quand même du haut niveau. Et puis surtout les chorégraphies et les mises en scènes sont extrêmement bien travaillées et donne lieu à des très jolis plans séquences dans les rues de Rochefort repeintes et aménagées pour le film.
N'empêche, lorsque nos protagonistes apprennent l'existence d'un horrible meurtre survenu dans la ville leur seule réaction et de se mettre à chanter gaiement presque indifférents d'apprendre plus tard l'identité du meurtrier. Je sais pas mais à mon sens ça manque quand même un peu de réalisme par certains moments.
-> Bien sûr je ne peux terminer cette chronique sans évoquer le décès de Jacques Perrin, c'est à cette occasion qu'Arte diffusait le film et que j'ai eu donc l'occasion de le voir. En toute honnêteté, la barrière générationnelle fait que je ne connaissais pas réellement cet acteur. Cependant, il était excellent dans ce film, comme dans tant d'autres à n'en pas douter.