Bon film testament de Mario Bava, curieux croisement de Rosemary's Baby et de La Malédiction, saupoudré de complexe d'oedipe. La violence graphique et le sadisme sont au programme car après tout, ça fait partie du cahier des charges de l'horreur transalpine de cette période.
Oui, c'est un huis-clos un peu cheap, lent, atmosphérique, à la photo austère, avec un môme tête à claque, mais tout cela semble être un parti pris.
On ne connaîtra probablement jamais le degrés d'implication de Lamberto Bava à la mise en scène et au scénario, mais on y décèle bien la signature de son père durant les scènes de flashbacks et d'hallucinations. Ce dernier nous offre d'ailleurs quelques beaux moments de trouille lors de son final à la résolution "giallesque", sans pour autant nous avoir donné toutes les clés de compréhension.
Daria Nicolodi est admirable en veuve brisée à la schizophrénie naissante. Sans aucun doute le rôle de sa vie.
Le film doit aussi beaucoup à son excellent score de l'éphémère groupe I Libri. Tout en groove menaçant, à la Goblin, sans pour autant bêtement repomper leurs compos chez Argento.
Les Démons de la nuit, c'est avant tout une ambiance, presque un trip, dans lequel il faut rentrer et se laisser porter si l'on parvient à passer outre ses défauts évidents. En tout cas il mérite mieux que sa tiède réputation.