Thomas part travailler à New York,abandonnant son pote Antoine dans l'appartement qu'ils louaient ensemble.Mais avant de s'en aller,il trouve une nouvelle colocataire,Jeanne, pour le remplacer.Antoine jubile car la fille est ravissante,mais il est moins enthousiaste lorsqu'il découvre que la nana est flanquée de deux enfants en bas âge insupportables.Il va tout faire pour se débarrasser de cette encombrante promiscuité.Le film est écrit et réalisé par un incertain Emmanuel Gillibert.Retenez bien ce nom parce que vous n'entendrez plus jamais parler de lui.On rigole mais il faut se méfier de ce genre d'assertion car c'est exactement ce qu'un critique avait dit autrefois de Lelouch après avoir vu un de ses premiers films.Résultat,on subit depuis soixante ans des numéros de caméras rotatives,des destins entrecroisés pénibles et des fariboles pseudo-philosophiques.Pour en revenir à ce qui nous occupe,la première chose qui parait évidente est que le film est à peu près aussi finaud que son titre le laisse supposer.Comment ont-ils trouvé le pognon pour financer une telle verrue sur pellicule?Pas compliqué,c'est Charles Gillibert,le frère d'Emmanuel,qui produit via sa société CG Cinéma.Tous deux sont les fils de Michel Gillibert,le célèbre escroc et ministre en fauteuil roulant qui fut secrétaire d'Etat aux Handicapés de 88 à 93.Le film est lui aussi une escroquerie avec son scénario qui n'est qu'un collage de situations ressassées dans quelques milliers de romcoms.Pas un seul élément du script ne fait preuve de la moindre originalité,tout est prévisible de A à Z.Comme on sait à l'avance tout ce qui va se passer,et comment ça va arriver,la vision du truc est très fastidieuse,d'autant que c'est fabriqué sans aucun talent.La mise en scène et le montage paraissent être assurés par un vidéaste amateur pour noces et banquets,et il y a autant de rythme là-dedans que dans un épisode de "Navarro" diffusé au ralenti.Comme en plus le script et les dialogues sont aussi drôles qu'une ablation des testicules pratiquée au cutter et sans anesthésie,on reste de marbre devant cette aberration qui tente piteusement d'essorer un concept déjà complètement lessivé.Il faut avouer que les auteurs font preuve d'une pauvreté d'esprit qu'on ne rencontre plus guère que chez les chroniqueurs de TPMP ou de Quotidien.Même le coup du jouisseur immature confronté à une mère avec mômes a précédemment été fait dans "Un bonheur n'arrive jamais seul" en 2012.Les responsables de cette atrocité vont jusqu'à se parodier eux-mêmes,sur le mode "regardez comme on sait faire de la mise en abîme" avec cette scène où Jeanne et Antoine se moquent d'une comédie romantique qu'ils regardent à la télé,celle-ci se concluant par la sempiternelle séquence du garçon qui court dans l'aéroport pour rattraper sa dulcinée avant qu'elle ne s'envole.A la fin du film,nous verrons donc Antoine faire exactement pareil,avec en prime la grande déclaration d'amour devant tout le monde.Quelle audace!Quel humour!Cette accumulation putride de clichés et de poncifs distille un ennui mortel et se révèle d'une infinie tristesse.Deux vedettes ont accepté de se compromettre dans cette abomination.Louise Bourgoin,si on en croit sa filmographie récente, a visiblement décidé de tourner n'importe quoi à toute vitesse avant d'être trop défraîchie.Comme dit le proverbe:tout ce qui est rentré avant l'hiver ne craint pas la gelée.L'humoriste Arnaud Ducret parait se trouver dans le même état d'esprit.Pressentant probablement que ses seul en scène pas drôles n'allaient plus faire recette très longtemps,il empile les bouses à bonne allure.Si l'actrice parvient à garder sa dignité en dépit d'un rôle bien pâle auquel elle ne donne guère de relief,son partenaire se ridiculise en multipliant grimaces,gesticulations et bruitages primitifs,au point qu'on se dit que la production aurait mieux fait d'embaucher un singe,ça lui aurait coûté moins cher.Pas sûr cependant que Louise eût accepté de se faire bourriquer par un chimpanzé comme Charlotte Rampling dans "Max mon amour".Tout le budget a dû être englouti par les deux stars car le reste du casting est d'une bien faible notoriété.Michaël Cohen sort du lot avec classe et Véronique Boulanger,l'actrice fétiche d'Eric Assous, ne fait que passer.On croise là Anne-Sophie Girard,qui a connu le succès littéraire en écrivant avec sa jumelle Marie-Aldine "La femme parfaite est une connasse" et un Herbert Léonard qui s'auto-parodie avec décontraction dans son propre rôle.Parmi les autres comédiens,beaucoup sont issus de séries télé,comme Ducret qui s'était fait remarquer avec "Parents mode d'emploi".Il y a Joy Esther,la jolie blonde de "Nos chers voisins",la sculpturale Lola Marois,compagne de Bigard et permanente de "Plus belle la vie",Marion Christmann,la rouquine moche vue aussi dans "PBLV" et passée ensuite dans le soap de TF1 "Demain nous appartient",où a également sévi Robert Plagnol qui joue l'ex de Jeanne.